A l'heure de l'interview, Stefan Küng, deuxième du contre-la-montre à Laval au Tour de France, avait un peu atténué sa déception. «Je n'ai pas de reproche à me faire», relève le Thurgovien.
Sans doute, pensait-il tenir là sa première victoire sur la Grande Boucle, celle qui l'installerait définitivement au Panthéon des grands rouleurs. «Deuxième, deuxième, tout le monde aura oublié demain. J'ai déjà fait deuxième lors de ma première étape sur le Tour de France en 2017 à Dusseldorf. J'aurais bien voulu gagner (réd: à 5'' de Geraint Thomas).»
Sportif dans l'âme, le champion d'Europe ne manquait pas de souligner les mérites de Tadej Pogacar, le super-vainqueur du jour: «Chapeau à lui. Il a démontré qu'il est prêt pour le Tour. Forcément, c'est une déception pour moi. J'étais venu pour gagner, pas pour faire deuxième. J'espère qu'il va se fatiguer pendant les deux semaines qui restent. Moi, je pense que j'aurai plus d'occasions que lui pour récupérer. Je peux faire l'impasse sur certaines étapes.»
Si le Thurgovien évoque l'avenir, c'est qu'il songe à l'avant-dernière étape entre Libournes et Saint-Emilion dans le Bordelais. Le contre-la-montre de 30 km s'annonce moins vallonné. «Je ne crois pas que ce soit le problème. J'ai démontré que j'étais le dans le coup sur un parcours qui m'a rappelé celui de mon titre européen en Bretagne. Je sens que je progresse tous les jours pour atteindre mon pic de forme à Tokyo à fin juillet. J'espère prendre ma revanche la veille de l'arrivée à Paris.»