Natation
Sun Yang risque gros devant le TAS

ATS

14.11.2019

De deux à huit ans de suspension: le Chinois Sun Yang, star en Asie, risque gros vendredi devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Il devrait être sanctionné pour un contrôle antidopage rocambolesque au cours duquel il avait détruit son échantillon avec un marteau.

Le Chinois Sun Yang, star en Asie, risque gros vendredi devant le Tribunal arbitral du sport.
Le Chinois Sun Yang, star en Asie, risque gros vendredi devant le Tribunal arbitral du sport.
Keystone

Trois fois champion olympique à Londres 2012 et Rio 2016 et onze fois champion du monde entre 2011 et 2019, Sun Yang «sera présent» à l'audience à Montreux. «Il est prévu qu'il s'exprime», a également indiqué Matthieu Reeb, secrétaire général du TAS.

Un rapport explosif du comité antidopage de la Fédération internationale (FINA), rédigé en janvier, a confirmé que le nageur avait détruit en septembre 2018 son propre échantillon de sang lors d'un contrôle inopiné. L'Agence mondiale antidopage (AMA) a interjeté appel devant le TAS après que la FINA avait blanchi Sun Yang sur un vice de forme, ce qui avait permis au Chinois de participer fin juillet aux Mondiaux de Gwangju, où plusieurs nageurs ont manifesté leur mécontentement face à sa présence.

L'AMA, qui estime que le nageur a «volontairement refusé de se soumettre à un prélèvement», réclame une suspension qui peut aller de deux à huit ans. L'audience sera exceptionnelle à plus d'un titre. Pour la deuxième fois seulement dans l'histoire du TAS, et «à la demande de Sun Yang», a précisé le TAS, l'audience sera en effet publique et donc ouverte aux médias, alors qu'en général les affaires sont traitées à huis clos.

De plus, les débats entre les trois juges-arbitres et les avocats de Sun, de la FINA et de l'AMA, seront retransmis en direct en streaming sur le site internet du TAS, totalement ou en partie. Enfin, pour faire face à l'afflux de médias, le TAS a dû quitter son siège de Lausanne pour s'installer provisoirement dans un grand hôtel de Montreux. La seule et unique audience publique du TAS à ce jour concerna la nageuse irlandaise Michelle Smith de Bruin, en 1999, déjà pour une affaire de dopage.

Rumeur «intolérable»

Fin août, après avoir remporté deux nouveaux titres mondiaux à Gwangju, Sun Yang avait qualifié d'«intolérable» la rumeur qui l'entoure depuis son contrôle antidopage. «L'opinion publique, mal informée, a dénaturé les faits», s'était défendu sur les réseaux sociaux Sun, héros pour le peuple chinois mais considéré comme un tricheur dopé par nombre de ses concurrents.

Sun avait ajouté avoir hâte de donner sa version des faits. «Il y a quelque chose que je ne peux pas dire, je ne peux pas rendre la vérité publique. Mais heureusement, les caméras de surveillance ont tout enregistré, sinon je ne pourrais pas me défendre contre des accusations irresponsables», avait-il assuré.

Vendredi, le nageur aura toute la journée pour révéler «la vérité» et tenter de convaincre de son innocence. La décision sera alors mise en délibéré et sera rendue ultérieurement, à une date que le TAS n'a pas pu préciser. S'il est suspendu, Sun disposera d'un ultime recours devant le Tribunal fédéral.

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