Avec 4 médailles Swiss Aquatics nage dans le bonheur

voe, ats

18.8.2022 - 16:31

La natation helvétique se porte de mieux en mieux. Swiss Aquatics a réalisé à Rome le meilleur bilan de son histoire dans des Européens en grand bassin, avec quatre médailles dont une d'or conquise par Lisa Mamié (200 m brasse) et malgré l'échec de son leader Jérémy Desplanches. Et ce bilan aurait pu être plus flatteur encore.

Lisa Mamié et Antonio Djakovic exhibent leurs médailles.
Lisa Mamié et Antonio Djakovic exhibent leurs médailles.
KEYSTONE

voe, ats

Les attentes étaient élevées dans le camp suisse au Foro Italico, théâtre du principal objectif de la saison pour la fédération. Les médailles de bronze olympique glanées par Jérémy Desplanches et Noè Ponti l'an dernier à Tokyo ont insufflé une confiance supplémentaire à une équipe qui n'en manquait pas.

«Nous avions le potentiel pour remporter neuf, voire dix médailles en étant très optimistes», concède Markus Buck, chef du sport de performance à Swiss Aquatics. Seulement voilà, après trois jours et deux quatrièmes places frustrantes, le premier podium se faisait toujours attendre.

Mityukov, le malchanceux

Surprenant médaillé de bronze en mai 2021 à Budapest sur 200 m dos, Roman Mityukov a ainsi joué de malchance. Il a d'abord dû digérer une 4e place obtenue au sein de l'ambitieux relais du 4x200 m libre avant de terminer au même rang ingrat dans le 200 m dos, après avoir signé un nouveau record de Suisse pour remporter les demi-finales.

Ce double échec rageant a cependant amené un supplément de hargne au sein de la délégation suisse. «Le fait que les membres du relais étaient aussi contrariés en dit long sur l'amélioration du niveau de toute l'équipe. Il aurait vraiment été possible de faire mieux. Mais la colère est aussi un stimulant», souligne Markus Buck.

Une réaction de champions

L'époque où l'on se réjouissait de participer à une finale est définitivement révolue. Et la réaction à ce faux départ fut cinglante. Noè Ponti, dont la préparation a été tronquée par une infection au Covid-19, a su se sublimer sur 100 m papillon pour se parer d'argent et débloquer le compteur lors de la troisième journée.

Et les événements se sont enchaînés le lendemain. Antonio Djakovic décrochait comme son camarade de chambre tessinois l'argent, seulement battu par le prodige David Popovici sur 200 m libre. A peine dix minutes plus tard, Lisa Mamié devenait la deuxième Suissesse après Flavia Rigamonti à devenir championne d'Europe.

Le Thurgovien de 19 ans a même récidivé mercredi en cueillant une deuxième médaille d'argent à l'occasion du 400 m libre. Mais cette ultime journée fut aussi marquée par une nouvelle 4e place de Roman Mityukov (sur 100 m dos), et par le 4e rang d'un Jérémy Desplanches dont la détresse était immense.

Dans le top 10 des nations

«Si l'on applique la règle empirique selon laquelle il faut trois possibilités pour obtenir une médaille, nous nous en sortons très bien avec nos quatre médailles», rappelle avec satisfaction Markus Buck, qui ne fait pas la fine bouche malgré les quelques déceptions vécues à Rome.

«Ces dernières années, nous nous sommes progressivement rapprochés de l'élite européenne, voire mondiale, et nous en faisons définitivement partie», conclut-il, alors que la Suisse a terminé au 9e rang du tableau des médailles et au 10e du classement par points établi en tenant compte de tous les résultats obtenus.

L'avenir devant eux

Et le meilleur reste à venir. Antonio Djakovic n'a ainsi que 19 ans, Noè Ponti 21, Roman Mityukov 22 et Lisa Mamié 23. Leur marge de progression est encore grande. Le Genevois sera qui plus est animé par une rage de vaincre immense à l'heure de reprendre l'entraînement après des vacances bien méritées.

Et le «capitaine de route» Jérémy Desplanches (28 ans) saura rebondir, lui qui avait conquis quatre médailles consécutives sur 200 m 4 nages avant d'échouer tant lors des Mondiaux de Budapest que lors de ces Européens. «Je vais me relever très vite», promet le Genevois, le regard déjà tourné vers les Mondiaux de Fukuoka 2023.