Tokyo 2021 Tokyo 2021 : les déclarations chocs des organisateurs

ATS

20.1.2021 - 08:36

Les responsables des Jeux olympiques de Tokyo-2020, prévus cet été après avoir été reportés l'an dernier à cause de la pandémie, sont «inflexibles» sur ce nouveau calendrier: tel est le discours tenu à l'AFP par le directeur général du comité d'organisation Toshiro Muto.

Le directeur général du comité d'organisation Toshiro Muto s'est montré inflexible.
Le directeur général du comité d'organisation Toshiro Muto s'est montré inflexible.
Keystone

Il n'a cependant pas exclu que les Jeux puissent se tenir éventuellement sans spectateurs, alors que le coronavirus sévit toujours dans le monde, y compris au Japon.

«La tenue des Jeux est notre cap inflexible et, à ce stade, nous ne discutons de rien d'autre», a affirmé M. Muto lors de cet entretien réalisé mardi. Le scénario d'une annulation «n'est pas en discussion», a-t-il martelé.

A quelque six mois de la cérémonie d'ouverture, le spectre de l'annulation est pourtant revenu hanter les JO de Tokyo-2020 ces dernières semaines.

Face à des cas record de coronavirus, un dispositif d'état d'urgence a été réinstauré ce mois-ci dans une grande partie du Japon, dont Tokyo et sa banlieue, comme au printemps 2020.

Inquiets que l'événement n'aggrave encore la propagation locale de la maladie Covid-19, plus de 80% des Japonais sont désormais très réticents à organiser les JO cette année, préférant soit un nouveau report soit une annulation pure et simple, selon un récent sondage.

Situation «très grave

Taro Kono, ministre clé du gouvernement nippon, a reconnu la semaine dernière que rien ne devait être exclu sur le sort des JO. Et l'ancien président adjoint du comité d'organisation de Londres-2012, Keith Mills, a estimé mardi auprès de la BBC qu'il était «improbable» que les JO de Tokyo puissent se tenir cet été.

«Évidemment, les conditions à mettre en place seront très importantes», concède M. Muto, «et il va sans dire que nous avons besoin de la compréhension et du soutien de la population. Nous voulons préparer les Jeux en nous basant sur ces principes».

«La situation sanitaire au Japon et dans le monde entier est très grave, et il est normal que beaucoup de gens soient nerveux», relève-t-il encore. Il croit cependant que si les campagnes de vaccination progressent et que le nombre d'infections diminue, l'opinion publique changera d'avis.

Au Japon, les inoculations devraient démarrer d'ici fin février mais ne devraient pas être étendues à l'ensemble de la population avant mai, selon plusieurs médias locaux.

M. Muto répète que les organisateurs nippons et les responsables du Comité international olympique (CIO) «n'ont pas évoqué la possibilité» de rendre la vaccination obligatoire pour les athlètes et les spectateurs des JO.

L'émotion «ne changera pas»

De nombreuses questions restent cependant en suspens, alors que les frontières japonaises sont actuellement fermées aux visiteurs étrangers, et que les grands événements sont limités à 50% de leur capacité d'accueil, avec une jauge de 5000 personnes maximum.

Une décision sur le nombre de spectateurs autorisés pour les JO sera prise dans les prochains mois.

«Il n'est pas souhaitable qu'il n'y ait pas de fans» dans les tribunes, insiste M. Muto, tout en ne pouvant pas garantir pour l'heure la présence de spectateurs, notamment venant de l'étranger: «Je ne peux pas faire de prédictions».

Le comité d'organisation de Tokyo-2020 a dévoilé en décembre une batterie de contre-mesures face au coronavirus, censées permettre à l'événement de se dérouler en toute sécurité cet été, même si la vaccination n'est pas généralisée et si la pandémie n'est pas maîtrisée d'ici là.

L'application de ces mesures est «le plus grand défi» des organisateurs, estime M. Muto. Il reconnaît que certaines de ces règles, comme l'interdiction pour les fans de crier (pour éviter les postillons), donneront aux JO de Tokyo une atmosphère inédite.

«L'émotion que ressentiront les spectateurs en observant l'action ne changera pas», croit-il toutefois. «Tant qu'il y aura du sport, il y aura de l'excitation».

M. Muto reconnaît qu'il est très peu probable que la pandémie soit endiguée dans un avenir proche, mais «c'est précisément pour cela que nous devons nous souvenir des valeurs olympiques», notamment «la coexistence pacifique des hommes par le sport».

«Si nous arrivons à organiser un événement de l'ampleur des Jeux olympiques en pleine pandémie, alors le modèle de Tokyo deviendra une part de notre héritage».

Retour à la page d'accueilRetour au sport

ATS