Loïc Gasch "Je pensais que le coronavirus n'était qu'une petite grippe"

gma, ats

14.1.2021 - 10:32

Loïc Gasch n'a toujours pas retrouvé son odorat, plus de trois mois après avoir contracté le Covid-19. Mais le Vaudois se sent en forme et a faim de compétition, même si l'incertitude demeure. «Je bats tous mes records à l'entraînement», se réjouit-il.

Loïc Gasch va tout entreprendre pour aller à Tokyo.
Loïc Gasch va tout entreprendre pour aller à Tokyo.
Keystone

«Les médecins m'ont tous dit que la perte d'odorat ne dure jamais plus de trois mois. Ca fait bizarre, car les goûts passent du coup moins bien. Mais mon infection pulmonaire m'inquiétait beaucoup plus que cette perte d'odorat», souligne le sauteur en hauteur, qui avait été frappé de plein fouet par le coronavirus à la fin septembre.

«J'avoue que je pensais au départ que le coronavirus n'était qu'une petite grippe. Mais j'avais dès le départ peur de l'attraper et de perdre du temps», rappelle-t-il. Selon lui, contrairement aux idées reçues, les sportifs d'élite ne sont d'ailleurs pas mieux armés que le commun des mortels pour y faire face.

Au contraire même. «Le corps d'un athlète est presque toujours fatigué. Nous sommes toujours proches de la limite, et sommes donc plus vulnérables», précise Loïc Gasch, persuadé par ailleurs que de nombreux sportifs ont caché avoir souffert du Covid-19, «sans doute par crainte d'une réaction négative de leurs sponsors.»

«Je bats tous mes records»

Perte d'odorat exceptée, l'Yverdonnois est totalement remis, et parfaitement reposé. «J'ai été arrêté deux mois. Quand mon infection a été soignée, j'ai repris doucement. Et quand les médecins m'ont donné le feu vert, j'ai repris à 100%» à la fin novembre. Sans appréhension? «Non. J'étais à fond d'entrée», coupe-t-il.

«J'ai été trop souvent crispé quand je revenais de blessure par le passé», enchaîne le co-détenteur de la troisième performance mondiale 2020 avec ses 2m30 effacés le 31 juillet à Aarau. Ce relâchement lui a permis de retrouver très vite ses sensations: «Je bats tous mes records à l'entraînement.»

Légèrement blessé à une cheville, Loïc Gasch (27 ans en août prochain) espère renouer avec la compétition le 22 janvier à Miramas tout près de Marseille. «J'ai hâte de concourir. Mais il est difficile de planifier, entre les difficultés rencontrées pour se déplacer et les annulations», soupire-t-il.

Les Mondiaux en salle de Nanjing repoussés une nouvelle fois, les Européens indoor de Torun (5-7 mars) devraient constituer son premier temps fort de l'année. Mais le conditionnel reste de mise. Imagine-t-il d'ailleurs une annulation des JO de Tokyo? «J'aurais du mal à m'entraîner si je songeais à cela», concède-t-il.

Un contrat avec Puma

Loïc Gasch met d'ailleurs tous les atouts de son côté pour préparer au mieux ces Jeux. «Mon taux d'occupation (réd: il travaille pour la commune d'Orbe) passera à 60% en février dans cette optique. Je vais tout entreprendre pour aller à Tokyo», lâche l'Yverdonnois, qui devra passer 2m33 pour décrocher son ticket olympique.

Au bénéfice d'un contrat avec un équipementier (Puma) jusqu'en 2024, le Vaudois aborde ainsi en toute sérénité un exercice 2021 au cours duquel il doit poursuivre sa progression. Il sort renforcé du douloureux épisode Covid-19: «Je ne me sens pas plus fort mentalement, mais j'ai senti une structure forte à mes côtés.»

Loïc Gasch a en effet changé de structure d'entraînement l'an dernier, lui qui travaille désormais avec Soidri Bastoini (Swiss Athletics), Dominique Hernandez (établi à Toulouse) ainsi que l'ex-basketteur Steeve Louissaint (préparation physique). «Ils m'ont beaucoup soutenu, c'était vraiment important», se réjouit-il.

2020, une bonne cuvée malgré tout

Ce changement conjugué aux difficultés logistiques dues à la pandémie ne lui a d'ailleurs pas encore permis de travailler les aspects purement techniques autant qu'il l'aurait souhaité. «J'espère pouvoir descendre rapidement à Toulouse pour m'entraîner avec Dominique Hernandez», explique-t-il.

«Je manque de technique», concède le Vaudois, qui a mis l'accent sur la force, l'explosivité et la vitesse depuis sa reprise fin novembre. Ce déficit technique qu'il espère combler au plus vite incite forcément à l'optimisme, sachant qu'il a réalisé ses meilleurs sauts l'an passé (2m27 en salle et 2m30 en plein air).

Loïc Gasch, qui avait fait preuve d'imagination en plein confinement (musculation dans son garage, sauts dans son jardin), préfère de toute manière toujours voir le verre à moitié plein. «Mes 2m30 ont prouvé que j'étais sur la bonne voie. 2020 était une bonne saison malgré tout, une belle manière de préparer 2021», conclut-il.

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