Tour de France Groenewegen s'impose dans un mouchoir de poche

ats

3.7.2022 - 17:45

La photo-finish a été indispensable au terme de la 3e étape du Tour de France. A Sönderborg, le Néerlandais Dylan Groenewegen (BikeExchange) a devancé d'extrême justesse le maillot jaune belge Wout van Aert (Jumbo-Visma), 2e pour la troisième fois de suite lors de l'ultime journée danoise de la Grande Boucle.

Keystone-SDA, ats

En deux jours, les deux sprints massifs disputés au Danemark ont couronné les deux grands protagonistes néerlandais du sprint dramatique du Tour de Pologne en août 2020. Après la victime, Fabio Jakobsen, vainqueur samedi à Nyborg, c'est Dylan Groenewegen, à l'origine de la chute de son compatriote, qui a gagné.

A 29 ans, le Néerlandais, absent des deux dernières éditions du Tour, a renoué avec le succès. Il s'est adjugé sa cinquième étape du Tour, sa sixième victoire de la saison depuis qu'il a quitté l'hiver dernier l'équipe Jumbo pour rejoindre l'australienne BikeExchange.

Un boyau

Il s'en est fallu toutefois d'un boyau pour que van Aert ne l'emporte sur la chaussée de Sönderborg, un port situé près de la frontière avec l'Allemagne. «Cela doit être un record de terminer trois fois deuxième sur le Tour de France», a regretté van Aert, qui a plaidé coupable.

«Je suis déçu, car je pense que je peux gagner si je reste un peu plus longtemps dans la roue de Christophe (Laporte). C'est ma faute de ne pas lui avoir fait davantage confiance», a ajouté le Belge, qui a savouré sa première journée en jaune au long de cette étape de 182 kilomètres.

Pour cette dernière étape au Danemark avant le transfert en France, la course s'est transformée en une longue parade entre deux haies serrées de spectateurs qui ont fêté Magnus Cort Nielsen, porteur du maillot à pois de meilleur grimpeur, puis le peloton.

Balade inoubliable

Le coureur danois, déjà échappé la veille, s'est isolé dès le premier kilomètre pour ouvrir la route avec une avance qui a culminé à six minutes. Il s'est offert une balade inoubliable de quelque 130 kilomètres, pour cette incursion inédite du Tour dans son pays, devant un peloton mené par les principales équipes des sprinters.

Dans l'exercice, l'équipe de Jakobsen a préparé le terrain sans que le Néerlandais, enfermé, puisse cette fois conclure (5e). «Il n'a peut-être pas pris les mêmes risques que les autres», a analysé son coéquipier et champion de France Florian Sénéchal. «On a fait un super travail, mais cela ne peut pas marcher à chaque fois.»

Un long transfert

Victorieuse des deux premières étapes, l'équipe Quick-Step n'a pu poursuivre la série dans ce sprint très serré entre les quatre premiers. Le Belge Jasper Philipsen a terminé presque sur la même ligne (3e), devant le Slovaque Peter Sagan (4e), mécontent dans un premier temps avant de revoir les images TV et admettre la régularité du sprint, notamment de la part de van Aert.

Après la course, les coureurs ont pris la direction de l'aéroport de Sönderborg pour rejoindre le nord de la France par avion. «Pour les coureurs, qui sont bichonnés, ce n'est pas un problème», a estimé Marc Madiot, le patron de l'équipe Groupama-FDJ. «Ils prennent une douche dans le bus et sont le soir à l'hôtel pour avoir une pleine journée de repos lundi.»

«En revanche, c'est autre chose pour l'encadrement qui va rentrer sur deux jours», a précisé Madiot à propos du transfert de quelque 900 kilomètres. «Il faut veiller à respecter les normes de sécurité et les règles: en France, on est salarié alors qu'à l'étranger, ce sont souvent des travailleurs indépendants et ce n'est pas la même chose pour les conséquences juridiques.»

La course reprendra mardi pour la quatrième étape dans les monts du Boulonnais, entre Dunkerque et Calais.