Déjà bien rincé, le peloton du Tour de France aborde samedi la première des quatre étapes alpestres, le début d'une orgie de cols pour départager Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar.
Joux-Plane, Forclaz, côte de Domancy, col de la Loze... autant de hauts lieux de la Grande Boucle que les coureurs égrènent sur leur chapelet dans un mélange d'excitation et de peur.
Avec impatience pour certains comme Pogacar et Vingegaard qui se tiennent en neuf secondes au classement général. Avec angoisse pour la plupart des coureurs qui ont déjà bien transpiré dans ce Tour de France «fast and furious».
Ils ont ferraillé dans les collines du Pays basque espagnol. Fait la guérilla dans les Pyrénées. Suffoqué dans le Puy de Dôme et le Grand Colombier. Et bataillé comme rarement autour des volcans d'Auvergne et dans le vignoble beaujolais.
«A fond les ballons du début à la fin», résume le coureur français Victor Lafay.
Le plus difficile ne fait que commencer
A partir de samedi, la pente va s'élever à nouveau pour le premier chapitre d'un roman en haute altitude. D'ici mercredi soir, les coureurs vont se coltiner quinze montées répertoriées, dont huit en première catégorie et deux hors-catégorie.
«Le menu alpin n'a pas été aussi dur depuis un moment. Ca va être plus déterminant que l'année passée», se projette David Gaudu qui espère briller sur ce terrain.
Le col de Cou, l'inédit col du Feu, le col de la Ramaz et Joux-Plane sont au programme samedi entre Annemasse et Morzine.
La 17e étape? «Monstrueuse»
«Ca monte dès le départ et dans le final, il faudra enchaîner le col de la Ramaz et Joux-Plane. Ça va bagarrer sec entre les premiers du général. Sachant qu'il faut garder du jus parce qu'il y a de quoi tout perdre dans la descente hyper technique vers Morzine», expose Thierry Gouvenou, l'architecte du parcours.
Dimanche, place aux cols de la Forclaz, de la Croix Fry, des Aravis et des Amerands, avant l'arrivée au sommet à Saint-Gervais Mont-Blanc, où Romain Bardet s'était imposé en 2016.
Après une journée de repos, l'aventure continue mardi avec le seul contre-la-montre au programme cette année, une course de côte petit format (22,4 km) mais maxi exigeante, avec la côte de Domancy (2,5 km à 9,4%) que Bernard Hinault avait transformée en chaudron lors de sa victoire aux Championnats du monde en 1980.
«C'est un chrono super dur et potentiellement décisif pour la victoire finale», prévoit l'Australien Jai Hindley, troisième au général.
Et, pour couronner le tout, il reste l'étape-reine mercredi. Une authentique torture: 5100 mètres de dénivelé positif, l'ascension du terrible col de la Loze, toit (2304 m) de cette 110e édition après 28 km de grimpette, avant une plongée vertigineuse sur Courchevel pour finir en montée à l'altiport sur une pente à 18%.
«Une étape monstrueuse», prévient Jai Hindley.
ATS