Et de deux pour Tadej Pogacar! Le maillot jaune a gagné pour la deuxième fois consécutive, vendredi, dans la septième étape du Tour de France, en haut de la Super Planche des Belles Filles. Il a devancé de peu le Danois Jonas Vingegaard, son dauphin de l'an passé.
Dans la poussière, la première arrivée au sommet a paradoxalement offert une image plus nette du classement général. Vingegaard, débordé seulement dans les derniers mètres par la Slovène, a justifié son statut d'adversaire numéro un.
«Jonas est l'un des meilleurs grimpeurs du monde, peut-être le meilleur, et il a une équipe très forte», a estimé Pogacar, qui a couru pour gagner l'étape, quitte à solliciter sa formation UAE et user plusieurs de ses équipiers.
«J'y pensais depuis la présentation du Tour», a reconnu le jeune Slovène (23 ans) en soulignant la présence de ses proches dans la montée.
Vainqueur d'étape pour la huitième fois dans le Tour et pour la deuxième fois à la Planche des Belles Filles où il avait renversé le Tour 2020, Pogacar a porté son avantage sur Vingegaard à 35 secondes, par le jeu des bonifications.
«C'est toujours bien de prendre du temps, a commenté le double tenant du titre. La semaine prochaine, on ira beaucoup plus haut. Rien n'est fait, il n'y a pas des écarts énormes au classement général. Mais je suis confiant.»
Le rêve poussiéreux de Kämna
Dans l'ascension finale, le maillot jaune s'est appuyé sur le travail de ses deux équipiers les plus précieux en montagne, l'Américain Brandon McNulty et le Polonais Rafal Majka. Il a condamné l'Allemand Lennard Kämna, dernier rescapé d'une échappée lancée à 125 kilomètres de l'arrivée.
Kämna, qui a distancé son dernier compagnon (Geschke) à cinq kilomètres du sommet, a tenu bon jusqu'à la rampe finale, non goudronnée, dans un spectaculaire nuage de poussière soulevé par les véhicules précédant la course. Malgré un avantage de 35 secondes sous la flamme rouge du dernier kilomètre, il a capitulé à moins de cent mètres de la ligne, avant que Vingegaard tente en vain de distancer Pogacar.
«J'ai essayé, a réagi le Danois. Je n'ai pas pu répondre quand il (Pogacar) m'a passé près de la ligne. Mais je crois que je peux être heureux.»
Thomas et Gaudu placés
Ce final ébouriffant a coûté cher à d'autres candidats au classement général. Principale victime du jour, le Russe Aleksandr Vlasov a cédé plus d'une minute et demie, tandis que l'Australien Ben O'Connor (quatrième du Tour 2021) a changé d'objectif depuis ses malheurs mercredi dans l'étape d'Arenberg.
L'équipe Ineos, très active à l'approche de la montée de la Planche des Belles Filles, a placé trois coureurs dans les onze premiers du jour. Le Gallois Geraint Thomas, vainqueur du Tour 2018, a confirmé sa grande forme en ne cédant que quatorze secondes (cinquième), derrière le Slovène Primoz Roglic, qui a surmonté sa chute de l'étape des pavés (troisième à douze secondes).
Côté français, David Gaudu s'est situé au niveau espéré par son patron Marc Madiot (sixième à 19 sec), avec l'aide de l'Australien Michael Storer. Mais le public très chaud de la Haute-Saône s'est enflammé surtout pour le «local» Thibaut Pinot, distancé à 4,5 kilomètres de l'arrivée (31e de l'étape) mais ovationné jusqu'à la ligne installée tout en haut de la station.
Le site accueillera aussi le 31 juilllet la dernière étape de la première édition du Tour de France Femmes.
Ce week-end, le Tour prendra la direction de la Suisse. Samedi, l'étape reliera Dole à Lausanne où l'arrivée sera jugée au terme d'une redoutable montée en direction du Stade de la Pontaise. Dimanche, le peloton s'élancera devant le Centre mondial du cyclisme à Aigle. Après un passage dans les alpes vaudoises, fribourgeoises et valaisannes, l'arrivée sera jugée sur les hauteurs de la station haut-savoyarde de Châtel.