Golf Triomphe historique de Hideki Matsuyama

ATS

12.4.2021 - 06:59

Keystone-SDA

Impérial et historique: Hideki Matsuyama est devenu dimanche le premier Japonais de l'histoire à triompher dans un tournoi du Grand Chelem en golf, au Masters d'Augusta de surcroit.

Matsuyama a signé un succès historique à Augusta
Matsuyama a signé un succès historique à Augusta
Keystone

Sur le célèbre parcours géorgien, le golfeur de 29 ans a su résister à la pression. Il démarré son dernier tour avec quatre coups d'avance. Il n'en comptait plus qu'un, 18 trous plus tard, sur l'Américain Will Zalatoris, auteur d'une superbe performance pour sa première participation.

Suffisant néanmoins pour s'adjuger cette 85e édition, durant laquelle un autre américain, 6e mondial celui-là, Xander Schauffele, l'a fait tanguer en fin de parcours, avant de craquer et finir à trois longueurs comme Jordan Spieth à la 3e place.

Succédant au palmarès au no 1 mondial Dustin Johnson, le 25e joueur mondial va faire un bond significatif au classement. Il compte désormais six titres en USPGA, dont deux Championnats du monde WGC, qui lui avaient valu de se hisser au 2e rang en 2017.

Mais cette victoire est sans conteste la plus prestigieuse de toutes. Elle vient récompenser un joueur aussi talentueux que discret, qui a connu les places d'honneur dans les Majeurs (5e au Masters 2015, 2e de l'US Open 2017, 4e du Championnat PGA 2016, 6e du British Open 2013).

Ce sacre en Géorgie est le premier pour un golfeur venant du «pays du soleil levant», dont il était déjà un précurseur: il fut le premier amateur de son pays à y prendre part en 2011 et le seul à y passer le cut, finissant alors 27e et remportant la Coupe d'Argent, décernée au meilleur non professionnel en lice.

«Pionnier»

«Je suis vraiment heureux. J'espère que je serai un pionnier en la matière et que beaucoup d'autres Japonais suivront. Je suis heureux d'ouvrir la porte», a déclaré le natif de... Matsuyama, ville sise sur l'île de Shikoku, qui est le deuxième Asiatique vainqueur d'un Grand Chelem, après le Sud-Coréen Yong-eun Yang (Championnat PGA 2009).

Le Japon est décidément à l'honneur à Augusta, puisque huit jours plus tôt sa jeune compatriote Tsubasa Kajitani, 17 ans, a remporté le Masters féminin en amateur. Auparavant, deux professionnelles ont remporté des Majeurs: Hisako Higuchi lauréate du Championnat LPGA en 1977 et Hinako Shibuno victorieuse du British Open en 2019.

Au lendemain de son impressionnante prise de pouvoir aux dépens de Justin Rose, finalement 7e, Matsuyama a d'abord été solide: après un bogey dès le premier trou, il s'est vite repris en faisant un birdie sur le deuxième. Il en a réussi deux autres aux nos 8 et 9, augmentant alors son avance à cinq longueurs sur Zalatoris.

Puis, dans le «back nine», il a failli donner raison aux observateurs qui lui prêtaient une tendance à craquer sous la pression. S'il a effacé un bogey au 11 par un birdie au 12, aidé en chemin par un arbre rebondeur, il a envoyé sa balle dans la rivière du 15 pour un nouveau bogey.

«Tu rends le Japon fier»

Schauffele enchaînait lui son quatrième birdie d'affilée et revenait à deux coups (-12 à -10). Mais au trou suivant c'est l'Américain qui a noyé à son tour la balle, commettant un fatal triple bogey. «J'ai eu l'impression de lui avoir donné un peu de fil à retordre et d'avoir créé un peu d'excitation pour l'issue du tournoi, jusqu'à ce que je rencontre une tombe aquatique», a regretté l'Américain.

Pas totalement rassuré, Matsuyama a encore concédé un bogey sur ce no 16, ne comptant plus à nouveau que deux longueurs d'avance sur Zalatoris, cette fois. Aux deux derniers trous, il fallait au Japonais ne prendre aucun risque pour éviter d'autres erreurs.

Le coeur battant très fort sous le polo, il a pourtant encore fait un bogey au no 18, mais sans dommage sur son sort de vainqueur. «La nervosité ne m'a pas vraiment gagné sur le +back nine+. Aujourd'hui (dimanche), elle était en moi du début jusqu'au dernier putt», a confié après-coup Matsuyama.

Un dernier putt libératoire, donc, qui s'est produit, par le jeu du décalage horaire, au réveil du «pays du soleil levant», forcément en extase.