L'Allemand Nico Denz a remporté sa deuxième étape en trois jours dans le Tour d'Italie samedi à Cassano Magnago. Le Français Bruno Armirail s'est quant à lui emparé du maillot rose au terme d'une échappée au long cours, sous une pluie battante.
Déjà vainqueur jeudi, Nico Denz (Bora) s'est imposé à la photo finish dans cette 14e étape devant le Canadien Derek Gee, avec plus de vingt minutes d'avance sur un peloton assoupi. «Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Mais si ça peut continuer, je prends!», a commenté l'Allemand au pedigree modeste jusque-là.
Les deux coureurs faisaient partie d'une échappée de 27 qui s'était détachée pratiquement dès le départ à Sierre avant de se fractionner en petits groupes. Armirail (Groupama-FDJ) était le mieux placé au général avant cette étape au tracé étrange, avec un gros col d'entrée – le Simplon – suivi de 100 km de plat jusqu'à l'arrivée.
Grâce notamment à un deuxième chrono abouti dimanche dernier (5e), le Français était toujours placé en embuscade, pointant samedi matin au 23e rang à 18'37'' de Geraint Thomas. Quinzième de l'étape, il a donc endossé une des tuniques les plus prestigieuses du cyclisme, avant de saluer timidement le public de Cassano Magnago.
«Je n'en reviens pas», a commenté celui qui succède à Laurent Jalabert, dernier Français à avoir porté le rose, en 1999. Au classement général, Bruno Armirail possède désormais 1'41'' d'avance sur le Britannique Geraint Thomas et 1'43'' sur le Slovène Primoz Roglic.
«La meilleure chose à faire»
Si le peloton a rapidement laissé filer, c'est aussi parce que les Ineos de Geraint Thomas étaient trop heureux d'abandonner le maillot rose, et les contraintes qui vont avec, avant, évidemment, d'essayer de le récupérer lors de la troisième semaine.
«Il n'y avait pas de coureurs dangereux pour le général dans l'échappée et on ne voulait pas gaspiller trop d'énergie dans cette étape. C'était la meilleure chose à faire pour nous», a expliqué le directeur sportif d'Ineos, Matteo Tosatto.
Si une victoire finale est difficilement envisageable pour Armirail dans ce Giro, surtout au vu de la troisième semaine très montagneuse qui attend le peloton, la prise du maillot rose n'en est pas moins «super pour «l'équipe et un rêve pour moi», a-t-il souligné.
Bruno Armirail est un héros plutôt improbable. A 29 ans, il n'a gagné qu'une seule course dans sa carrière professionnelle, le titre de champion de France du contre-la-montre l'an dernier. Dans la vraie vie, il est d'abord un équipier-modèle, un gregario, comme ici sur le Giro où il assiste avec brio son leader Thibaut Pinot.