Le basketball suisse va mal. Capitaine de l'équipe nationale, Roberto Kovac a déballé son mal-être à l'issue du match perdu par les Helvètes samedi à Fribourg face au Danemark (46-60) dans les pré-qualifications de l'Euro 2025.
«C'est la honte. Perdre de cette manière au Kosovo (réd: 76-49 mercredi lors de la 1re journée) puis face au Danemark, c'est un manque de respect envers le maillot de l'équipe nationale, envers le basket», lâche d'emblée le Tessinois de 33 ans, seul cadre ayant répondu présent pour ce 3e tour pré-qualificatif.
«Mais je dois plaider coupable, je suis Roberto Kovac», ironise-t-il. «J'étais à 1/7 à 3 points au Kosovo, et à 1/9 à 3 points contre le Danemark. Les gens qui ne connaissent rien au basket suisse pourront dire que c'est de ma faute. Mais le problème n'est pas là», explique-t-il.
«Il y a tout qui ne va pas»
Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans le basket suisse? «Il y a tout qui ne va pas. Les clubs, la fédération, l'organisation. Nous sommes les uns contre les autres. Nous devrions vraiment nous parler et être honnêtes les uns envers les autres», peste l'arrière d'Olympic, qui regrette notamment l'absence des adeptes du 3x3.
«Ce n'est pas à moi de dire que tout le monde devrait jouer à cinq», précise Roberto Kovac. «Mais on veut réussir à cinq, en 3x3, en clubs. Ca n'est pas possible en Suisse» avec un si faible réservoir de joueurs de haut niveau.
«Pour le moment, on ne gagne ni à cinq ni en 3x3», constate le sniper, pour qui le cinq est une évidence en raison de la forte tradition basketballistique dans son pays d'origine, la Croatie. Mais qui comprend aussi les rêves olympiques des Natan Jurkovitz, Arnaud Cotture ou Jonathan Dubas.
Un coup de balai?
Quelle est donc la solution? «Il faut demander à Giancarlo Sergi (réd: président de Swiss Basketball) ce qu'il faut faire», répond-il. «Peut-être faut-il un coup de balai. Mais il faut prendre des décisions», enchaîne le Tessinois, qui regrette d'ailleurs la sienne après cette deuxième défaite en deux sorties.
«J'aurais dû célébrer mon mariage à la fin juin, et à la place j'ai choisi de jouer comme toujours en équipe de Suisse. Je serais mieux à la plage», soupire Roberto Kovac, qui regrette aussi les errements de Swiss Basketball en terme de communication. «On m'avait affirmé que Clint (Capela) et Anthony (Polite) seraient là», précise-t-il.
«Peut-être que ce match sera mon dernier en équipe de Suisse. Mais je dis cela à chaud. Peut-être penserai-je différemment demain (dimanche). Mais c'est la catastrophe», enchaîne le natif de Mendrisio, qui ne se cherche pas d'excuse après les deux premiers matches de ce 3e tour pré-qualificatif.
Sans réponse
«Mais il y a vraiment trop de choses qui ne fonctionnent pas dans ma tête» en raison de la situation. «Pourquoi on est là? On perd contre des équipes de merde. Et quel est le projet?», demande-t-il. Des questions auxquelles ni Giancarlo Sergi ni le coach Ilias Papatheodorou, tous deux partis moins d'une heure après la fin du match face au Danemark, n'ont pas pu tenter de répondre...
ats