Pour sa première saison avec les Atlanta Hawks, Clint Capela assure. Vacciné contre le Covid et en pleine possession de ses moyens, le centre genevois poursuit sa progression.
Un premier triple-double en NBA, un match avec plus de 25 points et 25 rebonds et 5 contres, meilleur rebondeur de la Ligue et 3e meilleur contreur. N'en jetez plus, Clint Capela se pose en définition de la domination en enchaînant les performances de haut niveau. Il y a aussi ce PER (pour Player Efficiency Rating, soit une cote d'efficacité) de 24,90 qui le place au 11e rang de la NBA et juste devant son ancien coéquipier James Harden et LeBron James.
"Je suis très content à Atlanta, confie le Genevois à l'agence Keystone-ATS. Mais ce qui me fait plaisir, c'est de voir l'impact que j'amène sur le terrain. Des deux côtés. Et ce que j'apprécie aussi, c'est que mes coéquipiers me le disent. Et du coup, je me sens plus en confiance."
Echangé par Houston au début du mois de février l'an dernier, Clint Capela n'avait pas pu fouler le parquet avec ses coéquipiers en raison d'une blessure. Et comme les Hawks n'avaient pas participé aux play-off dans la bulle d'Orlando l'été dernier, le Genevois a passé environ onze mois sans jouer.
Le corps a dit stop
Mais depuis le début de la nouvelle saison, les rencontres se suivent à un rythme soutenu. "On fait beaucoup de séances de physio et de massages, explique-t-il. J'essaie de prendre soin de mon corps et de donner le maximum sur le terrain et avec des matches tous les deux jours depuis mars jusqu'au 16 mai, ce n'est pas évident. Rien que sur le mois d'avril, on a 19 matches!"
Un jour avant un match contre Memphis début avril, le corps du guerrier Capela a dit stop: "C'est mon tendon d'achille gauche, un problème qui me suit toute la saison. En fait, c'est une énigme chaque matin. Je me lève et je regarde comment je me sens. On exerce une telle pression sur les muscles et les tendons que je n'ai pas envie de prendre de risques. Et ce matin-là c'était douloureux, donc j'ai préféré renoncer au match."
Celui qui fêtera ses 27 ans le 18 mai fait preuve d'une maturité déroutante. Dans un sport où le trash talk est roi, où les égos se frottent chaque soir sous les paniers, où l'intimidation fait partie du pack de base, Clint Capela donne presque le sentiment de la jouer vieux sage.
Des matches référence
Quand on lui demande d'évoquer son contre à deux mains sur Zion Williamson des New Orleans Pelicans lors d'un succès 123-107 des Hawks le 7 avril dernier, Capela ne joue pas les héros. "Zion, c'est vraiment un tank, glisse-t-il avec un sourire dans la voix. Il a 20 ans et joue énormément sur son physique. Il va se développer techniquement et s'apercevoir en vieillissant qu'il faudra évoluer. Mais quand on est jeune, on se croit incassable."
L'occasion aussi d'évoquer ce dunk du joueur de Charlotte Miles Bridges qui a fait le tour des réseaux sociaux. "Victime" de cette action, le Genevois ne s'est pas effacé et Atlanta s'est imposé 105-101. "CC15" a d'ailleurs réussi à cette occasion l'un de ses 27 double-doubles avec 20 points et 15 rebonds. "Ce genre d'action fait partie du métier, souffle le centre des Hawks. Au final, on est parvenu à rester concentré et à les challenger tout le match."
Et puis il y a ces deux parties évoquées plus haut. Ce premier triple-double le 23 janvier contre Minnesota avec 13 points, 19 rebonds et 10 contres et deux jours avant cette performance contre Detroit avec 27 points, 26 rebonds et 5 contres. "Mes deux matches de référence cette saison, appuie le Meyrinois. J'étais très actif."
Vacciné et solidaire
Parler avec Clint Capela, c'est aussi évoquer la pandémie outre-Atlantique. Parce que le pays vaccine à un rythme effréné et que certaines restrictions commencent à être levées. Et alors qu'en Suisse ne sont pour l'heure concernés que les seniors et les plus vulnérables, plusieurs clubs professionnels, dont Atlanta, ont eu le droit de se faire proposer les fameuses injections.
"C'est vrai, valide Clint Capela. J'ai eu ma première dose et la seconde ne devrait pas tarder. Il faut ensuite attendre deux semaines pour être plus libre de ses mouvements."
Alors que certains se montrent sceptiques face à ces aiguilles, le Genevois explique son choix: "Je l'ai fait parce que c'est une chance et que cela évite de propager cette maladie. J'en ai discuté avec ma mère et elle n'était pas forcément rassurée parce que c'est nouveau, mais je lui ai expliqué la situation. Dans l'équipe, à peu près tout le monde a accepté. On a eu une conférence avec des médecins sur Zoom. Je sais qu'on nous a injecté le Moderna."
Et concrètement, qu'est-ce que ça change? "On n'a plus besoin de se lever tous les matins à 8h pour se faire tester. Et tu peux aller dehors ou recevoir des gens dans ta chambre parce que sinon le protocole est ultra strict. Pour vous donner un exemple, si le vol fait moins de 2h30, on ne peut pas manger dans l'avion. Après les matches, cela peut être pénible."
Pour conclure, Capela évoque une anecdote qui traduit bien la situation actuelle et ces repères que l'on perd: "J'étais à l'hôtel et normalement on a nos ascenseurs et un buffet privé réservé pour l'équipe dans des salles où le public ne peut pas venir. Et tout d'un coup des enfants arrivent et me demandent un selfie. J'ai accepté en prenant soin de garder le masque et la distance, mais ça faisait vraiment bizarre."