Scandale de violence Une légende du sumo dans l’oeil du cyclone

AFP

11.3.2024

Le champion le plus titré de l'histoire du sumo, Hakuho, risque de voir son centre d'entraînement dissous, pour n'avoir pas su empêcher les faits de violence et de harcèlement commis par l'un de ses protégés, rapportent des médias japonais.

Hakuho risque de voir son centre d'entraînement dissous.
Hakuho risque de voir son centre d'entraînement dissous.
ats

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L'ancien yokozuna (champion suprême) d'origine mongole, qui a remporté un nombre record de 45 tournois pendant sa carrière, a pris sa retraite sportive en septembre 2021 et fondé sa propre «heya» ou écurie, avec de jeunes recrues prometteuses.

Mais l'une d'entre elles, le Mongol Hokuseiho, 22 ans, est accusé d'avoir frappé des coéquipiers de rang inférieur et de leur avoir volé de l'argent, des faits pour lesquels il a été forcé à quitter le milieu du sumo en février.

Des sanctions ont également été prises contre Hakuho, accusé de n'avoir pas empêché ces violences et de ne pas les avoir rapportées aux autorités. Il a été rétrogradé dans la hiérarchie du sumo et démis de ses fonctions de maître de sa heya.

Hakuho avait admis sa «lourde responsabilité», se disant «profondément désolé d'avoir causé de l'inquiétude à de nombreux fans et supporters de sumo».

Affaires de violence

Le groupement de heya auquel appartient celle de Hakuho a soumis dimanche une proposition à l'Association japonaise de sumo (AJS) prévoyant la fermeture de cette écurie et le transfert de ses lutteurs dans d'autres équipes, selon des médias locaux.

Si le plan prévoit une possible réouverture de la heya à l'avenir, certains des 20 lutteurs qu'elle accueillait auraient déjà décidé de quitter le sumo, selon certains médias.

Ce scandale est un nouveau coup à la réputation de ce sport qui, s'il remplit les salles à chaque tournoi, notamment grâce à sa popularité auprès des touristes étrangers, peine à attirer de nouveaux talents.

Ces dernières années, le milieu a été terni par de multiples affaires de violence. En juillet dernier, un ancien sumotori avait notamment dénoncé des mauvais traitements subis durant près de huit ans, avec des violences physiques et des brimades régulières.

En 2009, un ancien maître avait été condamné à six ans de prison pour avoir encouragé trois de ses recrues à tabasser un jeune apprenti de 17 ans, qui était mort de ses blessures.