Tour de France Un flot de larmes pour le jeune papa Victor Campenaerts

ATS

18.7.2024 - 17:44

Le Belge Victor Campenaerts a remporté la 18e étape du Tour de France à Barcelonnette. Le maillot jaune reste sur les épaules du Slovène Tadej Pogacar.

Keystone-SDA, ATS

Après avoir longtemps tourné autour, Victor Campenaerts (32 ans) a donc gagné pour la première fois sur le Tour, «le rêve d'une vie» qu'il a aussitôt partagé par visio avec sa compagne, «l'héroïne du jour», et son nouveau-né. Un tourbillon de pure émotion a soufflé lorsque le Belge s'est jeté sur son téléphone quelques secondes seulement après avoir battu au sprint le Français Mattéo Vercher et le Polonais Michal Kwiatkowski à l'issue d'une longue échappée.

Larmes d'émotion

Encore assis sur son vélo, il a appelé sa famille en visio et a pu voir sa compagne qui lui montrait leur jeune fils Gustaaf, né juste avant le début du Tour. Les larmes ont alors coulé à flot. Et c'est toujours avec des sanglots dans la voix que le coureur de l'équipe Lotto a ensuite raconté pourquoi il était si ému. Il y a le fait de gagner sur le Tour de France bien sûr, «le rêve de tous les coureurs», mais pas seulement. «Je ne suis pas un néo-pro et j'en rêvais depuis très très longtemps», a expliqué «Campi».

Mais pour le Flamand moustachu, ancien détenteur du record de l'heure, la victoire avait aussi un goût de revanche et de rédemption après un printemps très difficile pour lui. «J'avais un accord verbal avec l'équipe pour prolonger mon contrat et on m'a ignoré. C'était très difficile, je suis parti en camp d'altitude pendant neuf semaines, j'avais du mal à finir mon programme d'entraînement. Heureusement ma compagne était là alors qu'elle était sur le point d'accoucher. Elle est toujours là pour moi. C'est elle l'héroïne du jour.»

Ciel très bleu

La naissance de son fils, «au pied d'un col de la Sierra Nevada» espagnole, a tout changé. «Le ciel est redevenu bleu, très bleu. J'ai repris du plaisir sur le vélo.» Dès lors son état d'esprit «a complètement changé, j'ai encore un grand avenir dans le cyclisme, et je vais changer d'équipe», a ajouté Campenaerts, en partance pour l'équipe Visma-Lease a bike.

Pour décrocher le Graal, il a d'abord réussi à se glisser dans une échappée de 36 coureurs qui a ouvert la route le long du magnifique lac de Serre-Ponçon. Il a ensuite suivi, en compagnie de Vercher, l'expérimenté Kwiatkowski lorsque celui-ci a accéléré à une trentaine de kilomètres de l'arrivée

Il a enfin rusé pour faire croire qu'il était cramé, à grand renfort de grimaces et de soufflements de boeuf. «Je l'ai joué un peu sale», a-t-il reconnu avant de battre sans contestation possible ses deux compagnons grâce à un sprint tout en force.

Le toit du Tour

Le peloton comprenant tous les principaux favoris est arrivé à 13'40 du vainqueur dans cette étape courue dans un décor de carte postale. Le classement général n'a donc pas subi de changement, Pogacar conservant 3'11 d'avance sur le Danois Jonas Vingegaard et 5'09 sur le Belge Remco Evenepoel.

Vendredi, les coureurs prendront de l'altitude lors de la 19e étape entre Embrun et Isola 2000. Ils devront escalader le col de Vars, puis la terrible Cime de la Bonette, toit du Tour avec un sommet à 2802 m pour ce qui est la plus haute route goudronnée de France, et enfin la montée finale vers Isola 2000, avec une arrivée à 2024 m.