«Je quitte ce sport avec fierté» La reine du cyclisme féminin tire sa révérence

AFP

8.9.2023 - 09:50

La Néerlandaise Annemiek van Vleuten fait, à bientôt 41 ans, ses adieux au cyclisme après s'être forgé un palmarès exceptionnel grâce à son style agressif et un dévouement total à son sport.

Annemiek van Vleuten fait ses adieux au cyclisme.
Annemiek van Vleuten fait ses adieux au cyclisme.
Keystone

Keystone-SDA, AFP

Dimanche, ce sera fini. La meilleure cycliste de la dernière décennie, une des plus grandes championnes de tous les temps, rangera définitivement son cuissard après la dernière étape du Tour des Pays-Bas arrivant à Arnhem. «C'est à 25 km de la maison, mon petit ami y habite... c'est un bel endroit pour dire au revoir», écrit-elle sur son blog.

C'est aussi une manière de boucler la boucle puisque c'est sur ce même Tour des Pays-Bas qu'elle avait lancé sa carrière sur le tard, en 2007, après une première expérience dans le foot qui avait tourné court à cause d'une blessure. Les premiers tours de roue de la néophyte, diplômée en zoologie, s'étaient arrêtés brutalement sur une chute après seulement une étape.

Depuis, elle a gagné son Tour national à deux reprises, au milieu d'un palmarès vertigineux, long comme le canal d'Amsterdam au Rhin qui longe Vleuten, sa ville natale dont elle porte le nom.

C'est simple, la Néerlandaise a tout gagné : les Championnats du monde (deux fois), le contre-la-montre des JO de Tokyo, Liège-Bastogne-Liège (deux fois), le Tour des Flandres (deux fois), le Giro (quatre fois), la Vuelta (trois fois) et le Tour de France en 2022, l'année où elle a remporté les trois grands Tours. Soit 104 victoires au total, la dernière au récent Tour de Scandinavie.

33'000 kilomètres par an

Et la plupart de ces triomphes, elle les a arrachés au panache, avec une manière de courir ultra offensive et des raids solitaires comme celui de 105 km qui lui a permis de devenir championne du monde en 2019 dans le Yorkshire.

«Encore cet été aux Mondiaux (en août à Glasgow, NDLR), les gens m'ont remerciée et dit que ma manière de courir allait leur manquer. Entendre ça, c'est très émouvant pour moi. Je peux quitter ce sport avec fierté», souligne-t-elle dans un entretien mis en ligne lundi par son équipe Movistar.

Au-delà des titres et de la façon de les conquérir, Van Vleuten aura marqué son époque par sa manière de s'entraîner, plus que toutes ses collègues mais aussi beaucoup d'hommes. Ambitieuse et obstinée, elle a passé sa vie sur le vélo, enquillant jusqu'à 33'000 kilomètres par an, un total énorme.

«Mon père m'a toujours encouragée à faire les choses à fond. A l'école, je voulais toujours avoir la meilleure note», explique-t-elle.

Multipliant les stages en altitude, elle a roulé souvent avec des garçons et s'est astreinte à une vie de moine. Ce rythme de stakhanoviste lui a permis de transformer peu à peu son corps, taillé au départ pour les classiques, afin de se muer en grimpeuse régnant sur les grands Tours.