Moins d'un an après s'être engagé avec l'équipe de France de volley, le Brésilien Bernardinho a présenté sa démission du poste de sélectionneur pour raisons personnelles, contraignant la Fédération française à lui trouver un successeur à deux ans des JO 2024 de Paris.
Double champion olympique (2004 et 2016) et triple champion du monde (2002, 2006, 2010) avec le Brésil, Bernardinho, considéré comme l'un des meilleurs entraîneurs au monde, avait accepté au printemps 2021 de prendre la succession de Laurent Tillie, qui a occupé le poste de sélectionneur des Bleus pendant neuf ans, de l'été 2012 à l'été 2021.
Mais sept mois à peine après le début de l'aventure qui devait l'amener jusqu'aux JO-2024, il a présenté sa démission, acceptée par la Fédération française, en raison de «problèmes personnels qui ne lui permettent plus de s'investir auprès de l'équipe de France».
«Une des décisions les plus difficiles et douloureuses»
«C'est une des décisions les plus difficiles et douloureuses de toute ma carrière. Je suis très triste parce que j'aime cette équipe de France, le groupe, les joueurs, le staff que nous avons construit. Je suis très reconnaissant de la confiance que la fédération m'a accordée tout au long de l'année», a expliqué le Brésilien de 62 ans, cité dans le communiqué de la Fédération française. «Mais je dois faire ce choix, il n'y en a pas d'autres possibles pour ma famille qui reste prioritaire», a-t-il ajouté.
A la tête des Bleus à compter de la fin août 2021, quelques semaines seulement après le sacre olympique à Tokyo, il s'était entouré de deux adjoints, Rubinho, son fidèle assistant lorsqu'il était sélectionneur du Brésil, et le Franco-Brésilien Mauricio Paes, qui connaît bien la France après ses passages comme entraîneur à Tourcoing, Tours et Paris.
Pour sa première compétition comme sélectionneur de l'équipe de France, et moins de trois semaines après les Jeux olympiques, Bernardinho s'était arrêté en huitièmes de finale de l'Euro 2021, les Français s'inclinant 3 sets à 0 contre la République tchèque, usés physiquement et mentalement par un été 2021 interminable.
«Nous avions le meilleur entraîneur pour mener à bien nos objectifs jusqu'aux Jeux de Paris 2024 et je ne peux donc que regretter cette situation. Mais je comprends évidemment les raisons qui ont mené Bernardinho à prendre cette difficile décision et je le remercie de rester disponible pour préparer la suite», a estimé le président de la FFVolley, Eric Tanguy.
Mondial dans cinq mois
La Fédération française va désormais devoir se mettre à la recherche d'un sélectionneur, alors que l'échéance majeure, le tournoi olympique à l'été 2024 approche à grands pas.
Dans l'immédiat, «la suite» va arriver très vite, avec une Ligue des nations dès juin, tournoi qui doit servir de préparation grandeur nature aux Français pour le Championnat du monde dans cinq mois, du 26 août au 11 septembre, dont l'organisation a été retirée à la Russie en raison de l'invasion de l'Ukraine. La Fédération internationale de volley (FIVB) est toujours à la recherche d'un ou plusieurs pays hôtes.
Le titre de champion du monde est le seul qui échappe encore à la génération dorée du volley français emmenée par Earvin Ngapeth, Benjamin Toniutti, Jénia Grebennikov et Kévin Tillie, lauréate de la Ligue mondiale (ancêtre de la Ligue des nations) en 2015, de l'Euro toujours en 2015 et des JO en 2021.
A moyen terme, le nouveau sélectionneur ne disposera que de quelques compétitions internationales (Ligues des nations en 2022, 2023 et 2024, Mondial 2022 et Euro 2023) pour préparer la défense du titre olympique à domicile, dans moins de 30 mois sur le site de la Porte de Versailles, dans le sud de Paris.