Premier maillot jaune pour Yves Lampaert ! Le Belge a été le plus rapide dans les rues de Copenhague pour gagner le contre-la-montre d'ouverture du Tour de France alors que le tenant du titre, le Slovène Tadej Pogacar, s'est inscrit en tête des favoris.
Parti sur une chaussée moins détrempée, Lampaert a privé son compatriote Wout van Aert du maillot jaune espéré, à 5 secondes près. Il a attendu ensuite l'arrivée des 60 derniers coureurs pour être certain de ce succès de prestige, son premier dans le Tour que ce fils d'agriculteurs, âgé de 31 ans, dispute pour la troisième fois seulement.
Le Flamand, champion de Belgique du contre-la-montre à deux reprises, n'a plus couru la Grande Boucle depuis 2018 bien qu'il soit l'un des hommes de base de la formation Quick-Step, surtout dans les classiques (troisième de Paris-Roubaix 2019).
Le casse-tête de la météo
Toutes les équipes ont été confrontées au casse-tête de la météo. Car la pluie a cessé pendant la course, à l'inverse des prévisions qui avaient justifié la présence des favoris dans la première moitié de tableau et instauré, ce faisant, une forme d'équité.
Derrière Lampaert et van Aert, Pogacar a pris la troisième place de l'étape et a fait mieux que tous ses adversaires pour le classement général. Le Danois Jonas Vingegaard a lâché 8 secondes au vainqueur sortant, le Slovène Primoz Roglic une seconde de plus.
Prudent dans les virages mais très agile, Pogacar a réussi un coup de maître d'autant plus impressionnant que le jeune Slovène (23 ans) est apparu imperméable au stress, malgré l'enjeu et les risques multipliés par la chaussée glissante. A quelques instants du départ, il riait aux éclats sans paraître le moins du monde inquiet!
Concentré à l'extrême pour sa part, van Aert a négocié au mieux les virages du parcours visitant les sites touristiques de la capitale danoise. Parti une minute après l'Italien Filippo Ganna, il a amélioré de plus de cinq secondes le chrono du champion du monde du contre-la-montre, retardé par une crevaison lente à la roue arrière dans les derniers kilomètres.
Küng refroidi par Bissegger
Meilleur Suisse, Stefan Küng a terminé 14e à 23''. Le Thurgovien de l'équipe Groupama-FDJ n'a pas osé attaquer comme il l'aurait souhaité après avoir vu les deux chutes de son compatriote Stefan Bissegger.
«Physiquement j'étais là, mais mentalement c'était plus difficile parce que j'ai vu Stefan Bissegger chuter à la télévision,a-t-il confié après la course. Et après je l'ai croisé en allant au départ et il m'a dit que c'était comme du savon. Dans la tête, ça m'a bloqué un peu parce que je ne savais pas où était la limite. Parce que quand on a fait la reconnaissance, c'était sec. Et puis j'ai vécu dix derniers jours assez intenses avec la naissance de notre fils et l'incertitude à la suite de l'infection covid.»
Quant au malheureux Stefan Bissegger, il a rallié l'arrivée au 99e rang avec 1'12 de retard et des écorchures des deux côtés après être tombé à deux reprises, d'abord sur le côté droit, puis sur le côté gauche. Marc Hirschi a fini 149e à 1'42 et Silvan Dillier 165e à 1'58.
La suite promet donc avec un final très attendu, samedi, dans la deuxième étape qui se termine par le passage par le Grand Belt, le bras de mer qui sépare deux grandes îles du Danemark, pour rejoindre Nyborg. La course, sur un parcours exposé au vent, est dépendante une nouvelle fois de la météo, l'une des clés du cyclisme surtout dans les étapes de plaine.