La fédération internationale de boxe IBA, pourtant exclue du mouvement olympique, a promis mercredi des primes aux médaillés des Jeux de Paris (26 juillet-11 août). Elle est la première instance à imiter la démarche controversée de World Athletics.
Présidée par le Russe Umar Kremlev et notamment financée par le géant gazier Gazprom, l'IBA va encore plus loin que la fédération d'athlétisme, qui avait promis en avril des primes de 50'000 dollars à chaque futur champion olympique: elle va récompenser chaque médaillé, son entraîneur et sa fédération, ainsi que les quarts de finaliste.
Dans le détail, l'instance compte respectivement doter chaque médaille d'or, d'argent et de bronze de 100'000 dollars, 50'000 dollars et 25'000 dollars. Dans les trois cas, le boxeur percevra la moitié de cette somme et l'entraîneur et la fédération nationale se partageront à égalité l'autre moitié.
«Par ailleurs, les athlètes défaits en quarts de finale et qui ont fini cinquièmes toucheront chacun 10'000 dollars, ce qui porte l'enveloppe globale à 3,1 millions de dollars distribués à plus de 100 boxeurs», ajoute Umar Kremlev dans un communiqué.
Non seulement ce montant dépasse la dotation globale de World Athletics – 2,4 millions de dollars –, mais surtout l'IBA n'est même pas organisatrice du tournoi olympique de Paris, tout comme elle avait été privée de celui des JO 2020 de Tokyo par décision du Comité international olympique.
Le CIO avait suspendu en juin 2019 la reconnaissance olympique de l'IBA, en raison de scandales d'arbitrage à répétition, d'une dette abyssale et de problèmes de gouvernance – notamment en raison d'un ex-dirigeant considéré par les Etats-Unis comme «l'un des leaders du crime organisé ouzbek».
Après quatre ans de bras de fer et des réformes jugées insuffisantes, l'instance olympique a «retiré» cette reconnaissance en juin 2023, laissant en suspens l'avenir olympique de la boxe à compter des JO 2028 de Los Angeles.
La toute jeune instance World Boxing, lancée sur initiative américaine, peine toujours à séduire massivement les fédérations nationales et a entamé en mai dernier des discussions avec le CIO pour espérer reprendre, à terme, le rôle de l'IBA.