A part Mujinga Kambundji sur 100 m, les sprinteuses suisses n’ont pas brillé pour l’instant à Paris. Et si c’était l’occasion pour Emma Van Camp, la cadette de la délégation suisse (20 ans), de décrocher une place dans le relais 4x100 m, en lice dès jeudi ?
La jeune Valaisanne, invitée surprise à Paris, ne fait pas de ces JO une obsession, mais elle brûle d'envie d'être alignée. Elle se tient prête à saisir la «petite chance» qui peut s’offrir à elle (séries jeudi, finale le lendemain) au cas où les coaches Raphaël Monachon et Peter Haas décideraient de redistribuer les cartes.
Diplomatiquement, Swiss Athletics indique qu’«aucune athlète n’a une place garantie dans le relais». Mais il est évident que Mujinga Kambundji, qui a annoncé il y a plusieurs mois sa volonté de faire son retour dans l’équipe, se pose à nouveau comme le pilier incontournable à Paris.
Cinq athlètes se disputent les trois places restantes: Géraldine Frey, Salomé Kora, Léonie Pointet, Sarah Atcho-Jaquier et Emma Van Camp. Les quatre premières sont celles qui étaient allées qualifier l’équipe pour ces JO lors des Mondiaux de relais en début de saison aux Bahamas.
Au dernier moment
Cependant, ni Frey ni Kora (sur 100 m) ni Pointet (sur 200 m), éliminées en séries ou en repêchages, n'ont tiré leur épingle du jeu ces derniers jours à Paris. Quant à Atcho-Jaquier, elle n’a pas couru en individuel. Les coaches donneront-ils aux trois premières citées l’occasion de se refaire une santé avec le 4x100 m, ou joueront-ils le tout pour le tout avec une composition remaniée?
L’équipe sera annoncée au dernier moment, au plus tard le matin des séries, jeudi. Les derniers entraînements, sur place, la sûreté technique et l’expérience des unes et des autres joueront un rôle dans la décision, en plus de la vitesse pure individuelle.
Sur ce dernier plan, Emma Van Camp n’est que la 8e Suissesse de l’année, avec son record à 11''36 sur 100 m. Mais elle a beaucoup progressé ces derniers mois et n’est qu’à 0''08 de la 4e, Sarah Atcho-Jaquier. Et la Valaisanne a fait partie de l’équipe alignée lors du dernier grand meeting avant ces JO, en Diamond League à Londres, où le relais suisse (sans Kambundji) a réalisé le bon chrono de 42''71.
Reconnaissante
«Le stade était plein, ce fut une expérience incroyable. Je voudrais la revivre tout de suite», raconte Emma Van Camp. La résidente de Lens est déterminée. Sa maturité en poche, elle rejoindra l’an prochain l’armée comme sportive d’élite à Macolin. A l’entraînement, elle s’épanouit dans le groupe de Kim Beytrison, à Lausanne.
Quatre des relayeuses du cadre sont soit Vaudoises ou s’entraînent à la Pontaise à Lausanne (Atcho-Jaquier, Pointet, Van Camp et Melissa Gutschmidt, cette dernière n’étant toutefois pas aux JO). Elles ne partagent toutefois pas leurs séances. Van Camp s’entraîne dans un groupe de très jeunes sprinteuses et sprinters, Pointet et Gutschmidt se préparent sous la conduite de Kenny Guex et Atcho-Jaquier s’affûte de son côté, entre Zurich et Lausanne.
Mais au final, l’émulation est au rendez-vous. Cela suffira-t-il au relais suisse pour retrouver les grandes émotions des Mondiaux 2019 à Doha (4e en finale) et des JO 2021 à Tokyo (4e encore)? Sans Ajla Del Ponte, absente pour blessure, l'affaire s'annonce beaucoup plus délicate cette fois...