Victime d'une grosse contusion osseuse à la suite d'une chute à Nakiska en Coupe du monde, Fanny Smith a effectué une rééducation express pour être aux JO. A Pékin, la Vaudoise va lutter contre la douleur.
«Après ce type de blessure, les médecins m'ont dit que les gens normaux ne faisaient rien pendant un mois.» Sauf que voilà, Fanny Smith n'entre pas dans la catégorie des gens normaux. Blessée le 15 janvier au Canada, elle a pu skier deux jours les 5 et 6 février avant de s'envoler pour la Chine. «De 8h à 21h, j'ai enchaîné les soins, rappelle la Vaudoise. Dès que j'ai su pour ma blessure, j'ai contacté mon physio, mon acupuncteur et les spécialistes pour être tout de suite prise en charge.»
Une course contre la montre qui a fini par payer pour cette femme de caractère, toujours optimiste. La bonne nouvelle dans son malheur, c'est que les ligaments n'ont pas été touchés. «En gros je sens l'os, explique-t-elle. Mais ce qui est bien, c'est que la blessure ne peut pas s'aggraver, elle ne peut que stagner.»
Un parcours meilleur qu'en novembre
Mais la Villardoue ne se berce pas d'illusions, elle sait qu'elle va devoir gérer la douleur. «C'est clair que j'ai mal, mais on va faire avec, poursuit-elle. Pour le coup, je suis vraiment obligée de prendre les choses au jour le jour. J'ai pu faire mon premier run complet. Je me suis fait peur deux fois, mais il y a beaucoup de rollers et de bosses.»
Lorsqu'on lui demande à quel pourcentage elle se situe, Fanny Smith peine à sortir un chiffre: «En tout cas pas à 100%, ça c'est certain. Avec l'adrénaline, on ne sait pas trop. Le mental fait beaucoup. Il y a encore des hauts et des bas.»
Après avoir longuement parlé de son état de santé, la médaillée de bronze des JO de Pyeongchang a pu discuter de la piste. Deuxième lors de l'épreuve pré-olympique en novembre dernier, elle a pu noter que les retours des athlètes ont été entendus: «De toute façon, c'est mieux qu'en novembre. Ca bouge tout le temps. On souhaitait davantage de place pour les déplacements et c'est ce qu'on a maintenant.» Les autres athlètes suisses ont même utilisé l'image de l'autoroute pour décrire la largeur de la piste chinoise.
Concernant les ambitions pour la course de jeudi, Fanny Smith ne s'avance pas trop. «Pour se rendre en finale, il faudra faire six runs en une heure environ, précise-t-elle. Et ce sera très demandant.» Les deux autres Suissesses au départ de cette épreuve seront Talina Gantenbein et Saskja Lack.
Très ouvert chez les messieurs
Dans le camp suisse, on aura aussi un regard très attentif à la course masculine avec quatre riders capables de se battre pour les médailles. «Franchement, le niveau est tellement dense que sur les 32 compétiteurs au départ, 32 peuvent prétendre à une médaille», résume Romain Détraz, qui vivra ses premiers JO. Au côté du Vaudois, on retrouve le champion du monde Alex Fiva, Joos Berry et Ryan Regez, co-leader de la Coupe du monde avec le Français Terence Tchiknavorian.
«C'est clair que Ryan a davantage de pression compte tenu de sa saison et de ses deux succès à Idre Fjäll juste avant de venir en Chine, ose le Vaudois. Même chose pour Alex avec son titre de champion du monde. Du coup, ça ôte un peu de pression sur Joos et moi.»