Les cavaliers de concours complet ne bénéficient pas de la même aura que leurs «cousins» du saut d'obstacles en Suisse. «A nous de retrousser nos manches pour sortir de leur ombre», lâche Mélody Johner, membre de l'ambitieuse équipe engagée aux JO de Tokyo.
«Depuis l'annonce de notre sélection, l'engouement a changé. Il est de plus en plus important en Suisse romande», explique la Vaudoise de 37 ans. «Avec deux Romands dans l'équipe, le concours complet (réd: qui regroupe dressage, cross et saut) se retrouve un peu plus sur le devant de la scène», poursuit-elle.
«Le podium dans un coin de la tête»
L'autre Romand, c'est Robin Godel, 22 ans seulement et pourtant leader d'une équipe qui comprend aussi Felix Vogg (31 ans). «La presse montre forcément plus d'intérêt à l'approche des Jeux», souligne le Fribourgeois, pas du tout jaloux de voir les cavaliers de saut d'obstacles faire les gros titres.
«Leurs performances de choix ne peuvent que mettre en avant le sport équestre dans son ensemble. C'est également bénéfique pour nous», glisse Robin Godel. «Le concours complet bénéficie d'une plus grande couverture médiatique en Angleterre ou en Allemagne. A nous de faire en sorte d'avoir aussi plus de visibilité», lâche-t-il.
«Notre équipe est encore jeune», rappelle le Broyard, mais elle veut se donner les moyens de se retrouver sous les feux des projecteurs en Suisse. «Par équipes, on a tous le podium dans un coin de la tête», lâche-t-il. «Si les planètes s'alignent, nous pouvons réussir de grandes choses», confirme Mélody Johner.
«Le moment d'en découdre»
Robin Godel, qui vise une place dans le top 10 en individuel, ne ressent en tout cas pas la moindre nervosité avant de disputer dès vendredi ces premiers JO. «Je me sens bien. Je me réjouis que ça commence. Ca fait une semaine qu'on est là (réd: il s'est confié ce lundi), et c'est le moment d'en découdre», lâche-t-il.
«Nos chevaux ont passé une semaine en quarantaine à Aix-la-Chapelle avant notre départ. Ils n'ont pas compris ce qu'il se passait. J'ai senti qu'ils avaient déjà envie de concourir», relève pour sa part Mélody Johner, qui note que «l'ambiance va crescendo à mesure que la compétition se rapproche.»