Sarah Höfflin et Mathilde Gremaud se retrouvent à nouveau sous les feux des projecteurs aux JO de Pékin, quatre ans après leur doublé signé en slopestyle. «J'aimerais vraiment que ça puisse se reproduire. Mais ça sera compliqué», lâche sagement la Genevoise, qui avait cueilli l'or à PyeongChang en devançant la Fribourgeoise.
La concurrence est en effet bien plus relevée qu'en Corée du Sud. «A l'époque, il y avait un top 5 ou 6 prédéfini avant la compétition. Tout à coup, c'est devenu un top 10 voire un top 15», souligne Mathilde Gremaud, qui aura notamment pour rivale l'une des stars annoncées de ces JO, la Chinoise Eileen Gu (18 ans).
«Mal de repartir sans médaille»
«Au niveau des tricks aussi, le niveau est beaucoup plus élevé», poursuit la Gruérienne (22 ans mardi prochain), pour qui le fait d'avoir déjà une médaille olympique en poche ne change pas vraiment la donne à l'heure d'entamer ces joutes. «Ca ferait mal de repartir sans médaille», lâche-t-elle.
«Ca m'a aidé dans mon approche et dans la préparation, afin de gérer la pression. Mais ça ne changera rien au moment de concourir», souligne Mathilde Gremaud, qui semble ne pas ressentir de pression particulière. «Le simple fait de me retrouver ici et de pouvoir skier a suffi pour me permettre de me relâcher», assure-t-elle.
«Je ressentais bien plus de pression l'été dernier en reprenant l'entraînement sur la neige», enchaîne la vice-championne du monde 2021 de slopestyle, qui rêve de revivre les mêmes émotions qu'à PyeongChang. «Refaire le même coup? C'est un peu le but», rigole-t-elle. «Mais on verra bien.»
Höfflin doit skier «à la cool»
Sarah Höfflin (31 ans) avoue pour sa part avoir récemment connu quelques tourments, sans lien avec sa chute subie aux X-Games d'Aspen. «Je m'étais mis beaucoup de pression ces dernières semaines, en pensant aux attentes des gens. Mais j'ai décidé de m'enlever cette pression venant de l'extérieur», explique-t-elle.
«Je suis là pour montrer ce dont je suis capable, je dois juste produire mon meilleur ski. Et le niveau est si élevé que je ne peux pas affirmer que je vise un top 3», poursuit la Genevoise. «J'ai arrêté de me fixer des objectifs précis, ça ne marche pas pour moi. C'est quand je skie à la cool que j'obtiens mes meilleurs résultats.»
«Mathilde est la meilleure skieuse du monde»
Victime d'une lourde chute en janvier aux X-Games où elle s'est tapé la tête, Sarah Höfflin ne peut il est vrai afficher la même confiance que Mathilde Gremaud à l'heure d'aborder ces Jeux. La Gruérienne reste elle sur une probante 2e place en slopestyle à Aspen, où elle n'avait été battue que par Tess Ledeux.
«Mathilde est la meilleure skieuse du monde», estime d'ailleurs Sarah Höfflin. «Elle m'inspire et m'impressionne tous les jours», lâche la Genevoise, rappelant que la Gruérienne avait été la première à poser un Switch Double Cork 1440 en compétition lors de sa victoire en Big Air aux X-Games 2021.
Le Big Air dès lundi
Les deux femmes seront en lice lundi pour les qualifications du Big Air, dont la finale est prévue mardi, alors que les qualifications du slopestyle sont programmées le dimanche 13 (finale le 14). «J'espère pouvoir assurer ma place en finale du Big Air tout en en gardant sous les spatules. C'est le plan», lâche Mathilde Gremaud.
«C'est dur de savoir comment je gérerai ces qualifications. Il faut présenter deux sauts différents, contre un seul en Coupe du monde», explique pour sa part Sarah Höfflin. «J'espère pouvoir passer en finale», glisse la Genevoise, rappelant que le vent pourrait avoir un rôle à jouer sur le site du Big Air Shougang.