Tokyo 2021 La technologie peut-elle compenser l'absence de public ?

ATS

21.7.2021 - 08:24

Keystone-SDA

Alors que les Jeux olympiques de Tokyo s'ouvrent vendredi dans un huis clos quasi-total à cause de la pandémie, les téléspectateurs pourront compter plus que jamais sur les progrès des technologies de diffusion. Ils vivront l'événement en immersion.

Les JO de Tokyo s'ouvrent vendredi dans un huis clos quasi-total à cause de la pandémie.
Les JO de Tokyo s'ouvrent vendredi dans un huis clos quasi-total à cause de la pandémie.
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Après le report des Jeux d'un an dû à la pandémie, «nous avons pris l'engagement de ne pas réduire l'amplitude et la qualité de notre couverture», explique Yiannis Exarchos, directeur général d'Olympic Broadcasting Services (OBS), société chargée de filmer et diffuser tous les JO depuis 2008.

Les retransmissions olympiques ont bien évolué depuis la première expérience télévisée à Berlin en 1936, avec trois caméras captant des images pour un public installé à quelques kilomètres de là. Les équipes d'OBS se préparent ainsi à filmer quelque 9500 heures d'images – 30% de plus qu'à Rio en 2016 – mises à disposition des chaînes de télévision du monde entier ayant acquis les droits de diffusion, et promettent aux téléspectateurs une expérience améliorée par diverses nouveautés technologiques.

Parmi ces innovations, Yiannis Exarchos cite le 3D Athlete-Tracking, un système combinant les images de plusieurs caméras grâce à l'intelligence artificielle pour revoir des actions sportives sous tous les angles. «Quelques secondes après un 100 m, vous pouvez recréer toute la course en 3D et identifier par exemple les pics de vitesse des athlètes, un bon moyen pour montrer aux téléspectateurs les coulisses de ces performances incroyables», décrit-il.

Bruits de public enregistrés

Pour la première fois, les Jeux seront intégralement filmés et mis à disposition des chaînes en ultra-haute définition (4K). Les téléspectateurs japonais disposant d'un téléviseur adéquat auront même droit pour certains sports à une diffusion en 8K, standard à la définition quatre fois supérieure sur lequel planche depuis 1995 la chaîne publique japonaise NHK, leader mondial dans ce domaine.

«L'un des points forts de la 8K est de rendre de manière inégalée le détail du mouvement des corps à l'écran», explique Takayuki Yamashita, du centre de recherche technologique de la NHK, évoquant notamment les ralentis de haute qualité permis par des caméras développées récemment.

«Il ne faut pas non plus que ce soit la course aux K», pense toutefois le directeur des sports de France Télévisions Laurent-Eric Le Lay, avant d'évoquer une nouveauté de la chaîne pour ces Jeux, un plateau de télévision qui semblera immergé dans la Baie de Tokyo grâce à la réalité virtuelle.

«Au service du storytelling»

Pour pallier l'absence de spectateurs dans les stades, OBS a créé à partir des enregistrements de Jeux précédents des ambiances sonores adaptées à chaque sport, qui seront diffusées sur les lieux de compétition. Les sportifs privés de public pourront quand même voir les fans les encourager, via des écrans affichant des mosaïques de selfies vidéo envoyés du monde entier, et être connectés en vidéo à leurs proches dès la fin de leurs épreuves.

«La technologie doit être au service du storytelling», résume Yiannis Exarchos: «C'est un de nos mantras incontournables: nous adorons la technologie, mais elle doit être utilisée pour raconter les histoires des meilleurs athlètes du monde.»