Après trois cas de Covid-19 au sein de l'équipe sud-africaine de football, les JO de Tokyo sont confrontés lundi au délicat traitement des «cas contacts». Ceux-ci sont mis à l'écart et étroitement surveillés mais sans être privés d'entraînement.
«Bien que vous soyez 'contact proche', vous pouvez continuer à faire le minimum dont vous avez besoin pour préparer» le plus grand rendez-vous sportif au monde (23 juillet-8 août), a résumé face à la presse Pierre Ducrey, directeur adjoint des Jeux au sein du CIO.
Déjà reportés d'un an, organisés en pleine propagation de variants plus contagieux du Covid-19, ces Jeux posent à leurs organisateurs un double défi: garantir la sécurité sanitaire, dans un Japon peu vacciné et inquiet du risque de contaminations, tout en préservant l'équité sportive.
Or, les trois premiers cas positifs au coronavirus détectés au Village olympique, chez un encadrant de l'équipe sud-africaine de football samedi puis deux joueurs dimanche, ont déjà entraîné lundi l'identification de 21 «contacts proches», soit probablement leurs coéquipiers (les organisateurs ne communiquent pas l'identité des cas contacts).
Cette détection relève d'un panel indépendant d'experts, a expliqué le CIO, soucieux de resserrer le filet autour des personnes qui présentent un réel risque de transmission du virus, en «affinant les données» d'une application de traçage téléchargée par tous les participants aux Jeux.
«Couche supplémentaire» de stress
Tant qu'ils demeurent négatifs au Covid-19, ces «contacts proches» ne subissent pas un isolement aussi rigoureux que celui réservé aux personnes infectées, qui sont placées dans un lieu prévu par Tokyo-2020, ou dans une structure de soins en cas de symptômes.
Dépistés chaque jour au moyen de tests nasopharyngés, priés de manger dans leur chambre et transportés «par des véhicules dédiés», les cas contacts doivent de leur côté «s'entraîner à part» mais peuvent poursuivre leur préparation, a détaillé Pierre Ducrey.
«C'est seulement lorsque les experts ont déterminé que vous ne représentez plus de risque pour autrui que vous pouvez rejoindre votre équipe», avait-il précisé dimanche.
Les organisateurs n'ont «pas ménagé leurs efforts» pour que les participants aux Jeux puissent «se sentir à l'aise» malgré l'ambiance alourdie par la pandémie et l'absence quasi-totale de public, a souligné de son côté Christophe Dubi, directeur des JO au sein du CIO.
«C'est déjà assez impressionnant quand vous êtes aux Jeux, avec la pression de l'entraînement et de la compétition», mais le Covid-19 impose «une couche supplémentaire» liée aux tests et aux restrictions sanitaires, a insisté le responsable.
«Action immédiate»
La gestion du contexte sanitaire s'annonce de plus en plus complexe alors que le Village olympique, conçu pour accueillir 17'000 personnes, doit connaître un «pic» d'occupation d'environ 6000 résidents lors du week-end central des Jeux, calculait samedi Christophe Dubi.
Mais outre le taux élevé de vaccination, qui dépasse les 85% parmi les sportifs, le responsable mise sur l'intensité du dépistage, la limitation des contacts et «l'action immédiate» en cas de test positif pour garantir des Jeux «sûrs».
Le CIO et Tokyo-2020 n'ont en revanche aucune prise sur une autre catégorie de participants placés à l'isolement, cette fois par les autorités japonaises: c'est le cas de six athlètes britanniques et deux membres de leur encadrement, testés négatifs mais «contacts» d'un passager de leur avion testé positif, et cloîtrés dimanche dans leurs chambres respectives au camp d'entraînement de leur équipe à Yokohama.
L'équipe sud-africaine de rugby à VII avait de son côté été isolée mercredi dernier après un cas positif sur son vol depuis Doha, puis avait obtenu le feu vert pour partir en stage à Kagoshima (sud) avec quatre jours de retard, avant que son sélectionneur Neil Powell ne soit à son tour testé positif.