Quand une triple championne olympique américaine s'intéresse publiquement aux Suissesses, c'est que l'affaire est sérieuse. Les relayeuses suisses du 4 x 100 m, en piste dès jeudi à Tokyo, sont très attendues.
«Faisons attention au relais suisse féminin 4x100 m», a tweeté vendredi Tianna Bartoletta (née Madison), triple médaillée d'or olympique en 2012 et 2016 à la longueur et avec le relais américain.
Comme d'autres, elle avait été épatée par les temps canon (10''91 et 10''95) réussis par Ajla Del Ponte et Mujinga Kambundji en séries du 100 m, à Tokyo, la veille de leurs 5e et 6e places en finale.
Le relais 4x100 m s'appuiera justement sur ses deux fusées, dès les séries, jeudi au Japon, suivies en principe de la finale vendredi. Del Ponte courra le premier virage, Kambundji le second.
Efficacité
Le coach national Raphaël Monachon aurait l'option de laisser la Bernoise au repos pour les séries, elle qui aura déjà six courses dans les jambes (100 et 200m, des séries à la finale). Mais il préférerait pouvoir l'aligner, car cela donnerait plus de marge de manoeuvre et de sécurité dans les passages de témoin, a expliqué le coach du Jura bernois et ex-athlète du CA Courtelary, qui participa aux JO de Sydney en 2000 sur 110 m haies. La décision finale sera prise mercredi.
Dans la discrétion, mais efficacement et avec un bon feeling, Monachon a pris le relais de Laurent Meuwly, parti entraîner les Pays-Bas en 2018, à la tête du quatuor. Il a presque l'embarras du choix.
Sarah Atcho et Cynthia Reinle sont remplaçantes au Japon. L'équipe s'apprête, même si rien n'est encore officiellement fixé, à se présenter avec Riccarda Dietsche sur le premier tronçon, puis Del Ponte, Kambundji et Salomé Kora pour finir. C'est dans cette composition que les relayeuses suisses ont récemment frôlé, à Genève, le record de Suisse établi en 2019 aux Mondiaux de Doha en 42''18.
Le podium, plus qu'un rêve
Les relayeuses et l'entraîneur ne le cachent pas: une médaille constitue l'objectif à Tokyo. Ce serait à la fois un exploit et le prolongement logique d'une progression régulière, marquée déjà par une 4e place aux Mondiaux 2019, une 5e place à ceux de 2017 à Londres et un 4e rang encore aux Européens 2018 à Berlin. A Rio en 2016, les relayeuses avaient échoué en qualifications.
Difficile d'imaginer que les Jamaïcaines puissent être battues à Tokyo, avec les supersoniques Elaine Thompson-Herah et Shelly-Ann Fraser-Pryce. Les Américaines s'annoncent aussi très fortes – bien que moins solides que d'habitude -, tandis que les Britanniques seront privées de la championne du monde du 200 m Dina Asher-Smith, blessée.