Toute à sa joie de sa médaille d'argent olympique, Merlen Reusser était prête à l'offrir à l'entraîneur national. «Je ne garde pas cette médaille, je l'offre à Edi Telser», lâchait la Bernoise au micro, quelques minutes après avoir reçu sa breloque.
L'entraîneur national, déjà récompensé par un triplé historique en VTT féminin la veille, récolte de nouveaux lauriers avec la deuxième place de Marlen Reusser dans le contre-la-montre. «On doit décorer cet homme. Je lui donne ma médaille», a-t-elle
Enormément de patience
L'Italien Edi Telser, le faiseur de médailles, a secoué la tête. «C'est complètement fou. Voilà comment Marlen peut être. Elle arrive souvent avec des idées qu'il faut corriger. Cette histoire de don de la médaille en est une...» Et avec une mine sérieuse, il a précisé: «Une médaille qu'on a gagnée soi-même, on ne peut pas l'offrir. Je ne l'accepte pas, et on ne peut pas l'accepter.»
Marlen Reusser, qui se n'intéressait pas au sport cycliste il y a cinq ans lors du dernier contre-la-montre olympique, tenait à remercier l'entraîneur national. Il sait parfaitement composer avec ses démons. «Par exemple, dans les descentes, je suis souvent paniquée, je frôle les limites émotionnelles, je pleure. Edi sait exactement comment il doit me récupérer. Et il a beaucoup, énormément de patience avec moi.»
A la reconnaissance du parcours olympique, le duo a ainsi beaucoup investi dans la technique des virages en descente. «A haute vitesse, Marlen ne trouve souvent pas le bon point de freinage et ne sait pas quand il faut à nouveau laisser aller», a expliqué Edi Telser.
Problèmes de casque
Marlen Reusser n'a commencé à songer à une médaille olympique qu'en 2019. «J'ai alors été longtemps persuadée que j'en étais capable, avant de douter à nouveau sérieusement quand j'ai vu le tracé.» La montée raide n'était pas absolument dessinée pour ses qualités. C'est pourquoi elle s'est raccrochée à la devise: «Plein gaz dans les descentes. Ou ça passe sur ce parcours, ou je dois encore patienter quelques années.»
Elle est aussi revenue sur les problèmes rencontrés avec son casque. «Nous avons connu divers problèmes aujourd'hui. Je sais qu'une course parfaite n'existe pas, il y a toujours des tracas. Comme j'ai rassemblé mes cheveux sous le casque, la visière a appuyé sur mes yeux. Ainsi, ma vue a été fortement perturbée, c'est pourquoi j'ai déchiré ma visière en route. Mon maillot s'est aussi comporté comme une sorte de parachute. Je pensais: si je remporte une médaille c'est parce que mes jambes sont vraiment bonnes!»