A 28 ans, la rameuse Frédérique Rol vit enfin ses premiers JO. La Vaudoise et sa partenaire Patricia Merz visent une place en finale en deux de couple poids léger sur le plan d'eau de Tokyo.
Mais «qui ne rêve pas d'une médaille olympique?», glisse-t-elle, le regard pétillant.
En bronze lors des Européens 2018 et 2019, le duo valdo-zougois a dû attendre les dernières régates qualificatives, organisées à la mi-mai sur le Rotsee, pour décrocher son sésame. «Je vois plutôt cela comme un avantage», explique Frédérique Rol, qui s'est confiée mardi lors d'une conférence de presse virtuelle.
«Si nous nous étions déjà qualifiées à Linz (réd: lors des Mondiaux 2019, où une place en finale A était synonyme de ticket olympique), nous aurions moins eu cette rage de vaincre, cette motivation supplémentaire pendant cette période difficile vécue l'an dernier» en raison de la pandémie, souligne-t-elle.
«Un dernier élan»
«Nous avons beaucoup pu progresser depuis ces Mondiaux, et avons également fait un gros travail mental», poursuit la Pulliérane. «Le fait de nous être qualifiées en mai seulement nous a permis de donner un dernier élan. Nous avons ensuite profité de chaque entraînement pour chercher à faire la différence dans l'optique des Jeux», lâche-t-elle.
«Pour certains, la préparation a tiré en longueur, mais pas pour nous», enchaîne Frédérique Rol, qui ne veut pas se contenter de jouer les seconds rôles en compagnie de sa coéquipière de longue date Patricia Merz (28 ans également). «Qui ne rêve pas d'une médaille olympique?», demande-t-elle.
«Nous savons que nous sommes en forme, que nous sommes capables de réussir de bonnes performances», comme en témoigne la 3e place obtenue en juin à Saubadia lors de la dernière étape de la Coupe du monde. «On a envie d'aller en finale, on veut y croire, et on sait qu'on a le niveau pour y parvenir. «On a surtout envie de réaliser nos meilleures performances le jour J», poursuit-elle.
«Je ressens cet esprit olympique»
Frédérique Rol, dont l'entrée en lice est programmée samedi, vit en tout cas à fond cette première expérience olympique. «Nous avons déjà été hyper bien accueillis pour notre camp d'entraînement à Kinosaki», où les rameurs suisses sont arrivés le 7 juillet. «Les gens avaient des drapeaux suisses dans la rue, ils ont pris des photos de nous», raconte-t-elle.
«On n'aurait pas pu imaginer meilleur accueil», lâche la Vaudoise, qui a rejoint Tokyo dimanche dernier en compagnie des autres représentants de Swiss Rowing. «Tokyo, c'est très différent du petit village qu'est Konasaki. Ca faisait bizarre de voir autant de monde, ça faisait longtemps», sourit-elle.
L'ambiance est-elle bonne dans le Village malgré le contexte et les nombreuses restrictions? «Oui. En tout cas je ressens cet esprit olympique. Bien sûr, c'est certainement différent des autres éditions, mais ce sont mes premiers Jeux. Et de toute manière chaque édition a ses spécificités», rappelle-t-elle.
«Nous étions contentes de voir que de nombreuses activités restent possibles malgré les restrictions. L'esprit olympique est bien présent, on peut échanger avec les autres athlètes. Surtout, tout a été mis en place pour nous permettre de performer au mieux. On ne pourrait pas demander mieux dans la situation actuelle», conclut Frédérique Rol.