Blessée à une cuisse à la mi-avril, Giulia Steingruber a dû composer plus longtemps que prévu avec des douleurs. Mais elle est prête à en découdre aux JO de Tokyo, où elle vise la finale du concours général et celle du saut.
La St-Galloise de 27 ans avance à pas feutrés avant ses troisièmes Jeux olympiques. «Je ne veux pas jouer avec ma santé», a-t-elle lâché vendredi au cours d'une conférence de presse virtuelle. Mais «mon entraînement podium (réd: effectué jeudi) s'est bien passé», a-t-elle assuré.
Cinq années difficiles
Rien n'aura donc été épargné à Giulia Steingruber depuis qu'elle s'est parée de bronze au saut de cheval lors des JO de Rio 2016. Blessée à un pied lors de la finale au sol au Brésil, elle a dû mener une longue rééducation au cours de laquelle elle a perdu sa soeur, lourdement handicapée, en février 2017.
La St-Galloise a trouvé les ressources pour revenir une première fois au plus haut niveau, créant la sensation en décrochant à nouveau le bronze du saut aux Mondiaux 2017. Elle a également su se relever après avoir été victime d'une déchirure des ligaments croisés d'un genou à l'été 2018.
Giulia Steingruber ne voulait pas mettre fin à sa carrière de la sorte. Elle s'est battue comme jamais pour revenir au plus haut niveau, décrochant son ticket pour Tokyo à l'occasion des Mondiaux 2019. La pandémie de Covid-19 et cette récente blessure à une cuisse n'ont d'ailleurs pas non plus eu raison de sa volonté.
«La concurrence est très élevée»
Mais cette farouche volonté ne suffira évidemment pas à Tokyo. «Si je suis à 100% (réd: dimanche lors des qualifications), je peux espérer me qualifier pour la finale du concours complet et pour celle du saut. Mais je devrai pour cela réussir deux sauts parfaits», a-t-elle souligné.
Giulia Steingruber, qui estime qu'une place en finale au sol est également à sa portée, n'ose pas viser le podium. «La concurrence est très élevée au saut, et encore plus au sol. Certaines concurrentes présentent des exercices au coefficient de difficulté bien plus élevé que moi», a-t-elle expliqué.
«Au saut, je devrai compter sur des contre-performances ou des chutes de mes adversaires pour espérer une médaille. Mes sauts peuvent me rapporter 0,2 à 0,4 point de moins que ceux de mes rivales», a précisé la St-Galloise, pour qui «l'or et l'argent sont promis aux Américaines en saut».
Biles, «une athlète incroyable»
Le titre ne devrait ainsi pas échapper à Simone Biles, «une athlète incroyable, la plus grande gymnaste de tous les temps», souligne Giulia Steingruber. «C'est fou qu'elle puisse réaliser de tels sauts», comme ce fameux Yurchenko en double salto arrière corps carpé qui fait le buzz sur les réseaux sociaux.
Mais «tout est possible dans une finale», a rappelé la St-Galloise. «De nombreuses gymnastes ont connu des difficultés à l'entraînement au saut, mais pas moi. J'ai livré un très bon entraînement jeudi. J'espère reproduire cela dimanche, où l'objectif sera de réussir un concours sans faute.»