Des émotions fortes, un rajeunissement, des records hallucinants, une diversité exceptionnelle: les épreuves d'athlétisme à Tokyo auront débouché sur une évolution majeure et créé l'engouement.
Malgré la quasi-absence de public dans l'immense Stade olympique de 68'000 places, les images marquantes et les moments inédits auront foisonné dans ces JO.
La diversité, d'abord: pas moins de 43 pays ont remporté une médaille au moins, avec des premières historiques comme l'or pour un athlète indien, Neeraj Chopra au javelot, ou les deux titres des athlètes des Bahamas sur 400 m avec Shaunae-Miller Uibo et Steven Gardiner.
L'Europe revient
Ces JO ont aussi vu le retour en force de la vieille Europe. Les Italiens ont conquis cinq titres, dont deux des plus prestigieux, le 100 m (Marcell Jacobs) et le 4x100 m masculin. La Pologne a décroché quatre couronnes.
Parallèlement, l'emprise des Etats-Unis, bien que toujours réelle, a diminué. Les Américains, avec sept médailles d'or, ont réalisé une de leurs trois plus mauvaises moissons des 40 dernières années.
La débâcle du 4x100 m masculin, éliminé en séries, a illustré un manque de cohésion au sein de la sélection US. La Jamaïque de son côté n'a plus Usain Bolt, mais possède une superhéroïne: Elaine Thompson-Herah, la plus couronnée de ces Jeux avec trois titres (100, 200 et 4x100 m) et des chronos proches des records du monde.
La Néerlandaise Sifan Hassan a aussi marqué les esprits avec l'or du 5000 et du 10'000 m, plus le bronze du 1500 m. La cosmopolite championne semble capable de s'illustrer du 800 m au marathon. Fou, unique.
Jeunesse
Trois records du monde sont tombés, ont même été pulvérisés: sur 400 m haies par le Norvégien Karsten Warholom (45''94) et l'Américaine Sydney McLaughlin (51''46) et au triple saut par la Vénézuélienne Yulimar Rojas (15m67).
Parmi les émotions fortes: l'or partagé à la hauteur entre Mutaz Barshim et Gianmarco Tamberi, ce dernier se précipitant dans les bras du Qatarien, et les larmes inédites de Mariya Lasitskene, d'habitude peu expressive, également à la hauteur, ont été des moments touchants.
Une cure de rajeunissement frappante est en cours: Sydney McLaughlin, Jakob Ingebrigtsen (or sur 1500 m), Armand Duplantis, sacré à la perche, Athing Mu (or sur 800 m), Selemon Barega (1er du 10'000 m) avaient tous 21 ans ou moins le jour de leur sacre. A l'opposé, Allyson Felix, 35 ans, trône désormais seule sur l'Olympe avec 11 médailles olympiques, dont sept d'or.