Trois matches de Ligue 1 sans marquer et des buteurs maladroits et en pleine crise de confiance: l'OM traverse une période de sévère disette offensive avant d'aller à Strasbourg samedi et Gennaro Gattuso s'est attaché cette semaine à chercher des solutions.
Mercredi, l'entraînement a été ouvert en intégralité aux médias et la phrase que l'on a le plus souvent entendue, hurlée de sa grosse voix par Gattuso, a été, de très loin, «MARCA VITO !» De près, de loin, du gauche, du droit ou de la tête, des frappes faciles ou difficiles, l'entraîneur de l'OM veut voir Vitinha marquer.
Gattuso n'a pas non plus lâché Pierre-Emerick Aubameyang, à grands coups de «FINIS, PIERRE !» tonitruants ou de jurons en espagnol quand le ballon n'était pas cadré. Car le Calabrais n'a que deux attaquants de pointe et ils ne marquent pas, en tous cas pas en L1.
Depuis le début de saison, Aubameyang n'a ainsi marqué qu'un seul but en championnat, le 8 octobre face au Havre (3-0). Vitinha de son côté en a inscrit deux, mais cela remonte au mois d'août, aux deux premières journées, quand l'OM était guidé par Marcelino et jouait encore dans un 4-4-2 que tout le monde cherche à oublier.
«Sous-performance offensive»
Au bout du compte, l'OM n'est aujourd'hui que la 12e attaque du championnat, avec 12 buts marqués en 11 matches, et reste sur trois rencontres sans faire bouger les filets adverses, contre Nice (1-0), Lille (0-0) et Lens (1-0).
En interne, datas à la main, on reconnait «une certaine sous-performance offensive et un peu de manque de réussite». Mais on s'attache aussi à ne pas oublier «les très bons indicateurs sur les trois premiers quarts du terrain», ce que confirme Gattuso.
«On arrive facilement dans les 30 derniers mètres. Mais c'est là qu'on doit s'améliorer. On est souvent dans le camp adverse mais on y rate beaucoup», a-t-il jugé vendredi.
Alors pendant la trêve internationale, et malgré l'absence de plusieurs éléments offensifs comme Amine Harit, Ismaïla Sarr ou Iliman Ndiaye, l'Italien a fait «un peu plus».
«On a essayé de faire quelques exercices de finition, d'attaque des espaces, de combinaisons... On peut faire mieux. Même à un ou deux mètres des buts, il faut avoir de la conviction pour la mettre au fond. C'est à l'entraînement qu'il faut commencer à ne pas rater, à prendre confiance», a-t-il détaillé.
Les buts de l'oreille
Visuellement, cela se traduit donc par un Gattuso impliqué à 100% pendant les séances, qui distribue lui-même centres et passes à ses joueurs lors des exercices face au but. Quitte à se faire un peu rabrouer par un milieu de terrain ou un défenseur quand les ballons qui leur arrivent sont un peu moins propres que pour d'autres. «Je dois donner confiance à mes attaquants !», se défend alors l'ancien milieu de terrain de l'AC Milan.
Mercredi, à force de répétition et de «MARCA VITO !», Vitinha a fini par triompher de ses adversaires lors de la séance de frappes au but. Il a aussi fini avec un grand sourire, alors que Gattuso, qui sait combien les 32 millions d'euros de son transfert pèsent sur les épaules de son buteur portugais, lui reproche régulièrement sa «tête d'enterrement».
Les autres joueurs s'attachent eux aussi à cajoler les attaquants et leur confiance fragile. «Eux, ils nous aident dans la phase défensive et c'est pour ça qu'on est devenus compacts. C'est à nous maintenant de les aider, pour leur donner confiance, les motiver», a ainsi expliqué vendredi Leonardo Balerdi.
De toutes façons, le défenseur central argentin n'est pas inquiet. «Les attaquants, ils ont des phases. En ce moment, ils sont dans une mauvaise phase, mais il y a parfois aussi des périodes où tu touches le ballon de l'oreille et ça fait but...»