«Travail dissimulé» Le président du PSG visé par une plainte de son ex-majordome

AFP

24.3.2023

Hicham Karmoussi, ex-majordome marocain du patron du PSG Nasser Al-Khelaïfi, a porté plainte à Paris jeudi contre son ex-chef notamment pour «travail dissimulé» et «harcèlement», a appris l'AFP de source proche du dossier vendredi.

Nasser Al-Khelaïfi est notamment accusé de «travail dissimulé» et «harcèlement».
Nasser Al-Khelaïfi est notamment accusé de «travail dissimulé» et «harcèlement».
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AFP

24.3.2023

Dans cette plainte simple, dont l'AFP a eu connaissance, M. Karmoussi, 48 ans, dénonce un travail dissimulé, un emploi d’étranger non muni d’une autorisation de travail, un harcèlement moral, des violences psychologiques, des menaces et des conditions de travail contraires à la dignité humaine. «Hicham Karmoussi a, pendant des années, travaillé sans contrat ni titre de séjour pour Monsieur Al-Khelaïfi et à un rythme insoutenable», a déclaré à l'AFP son avocat, Me Antoine Ory.

Pour une source proche du patron du PSG, M. Karmoussi est un «criminel» qui «dans les dernières semaines encore a tenté de faire du chantage» sur M. Al-Khelaïfi. Ce dernier avait déclaré à L'Equipe à l'automne : «La justice fera son chemin, je n'ai pas le temps pour parler de ces criminels professionnels insignifiants».

«C'est un non événement, cela fait partie de la volonté, puisque Nasser Al-Khelaïfi est quelqu'un de connu, de faire du buzz pour essayer d'obtenir des avantages indus», ont aussi réagi Me Renaud Semerdjian et Francis Szpiner, avocats du président du PSG, menaçant de poursuites en cas de «divulgation d'informations sur la vie privée» de leur client ou de tiers.

Ancien joueur de tennis professionnel comme M. Al-Khelaïfi, M. Karmoussi affirme avoir commencé au milieu des années 2000 à assister «NAK», puis avoir travaillé pour lui «à plein temps» à partir de 2011, année de l'arrivée de son patron à la tête du PSG. Le tout sans contrat de travail et en résidant chez lui.

Ses conditions de travail et de vie avec Nasser Al-Khelaïfi «se dégradent» à partir de 2015, affirme-t-il encore. Après un premier événement personnel grave touchant «NAK», M. Karmoussi aurait voulu démissionner, sans y parvenir.

Il affirme aussi et surtout que le 12 octobre 2017, lors de la perquisition sur demande des autorités judiciaires suisses du siège de BeIN Sports à Boulogne-Billancourt dans l'enquête sur l'obtention des droits médias des Coupes du monde de football 2026 et 2030, M. Al-Khelaïfi lui a demandé de «nettoyer la maison» en urgence afin de dissimuler d'éventuelles preuves d'infractions.

M. Karmoussi aurait alors «gardé» sur demande de son patron plusieurs supports dont «une clé USB contenant de nombreux contrats conclus» avec Jérôme Valcke, l'ancien secrétaire général de la Fifa, et «brûlé le reste des documents». «NAK» aurait finalement consenti à lui faire obtenir un contrat en bonne et due forme entre 2018 et 2020, selon la plainte.

M. Karmoussi a déjà été entendu comme témoin dans l'enquête sur les conditions d'attribution du Mondial-2022. Selon son avocat Me Antoine Ory, il n'a pas été entendu dans l'enquête sur les fuites confidentielles autour du PSG, dans laquelle plusieurs ex-salariés du PSG ou ex-proches de Nasser Al-Khelaïfi, désormais en conflit avec lui, ont été mis en examen en 2022.

Une enquête préliminaire pour travail dissimulé vise par ailleurs depuis mi-janvier le PSG et Nasser al-Khelaïfi après une plainte déposée selon L'Equipe et Le Monde par un autre ex-conseiller.