Un véritable naufrage: le Nice de Lucien Favre a sombré dimanche face à Marseille dans un derby qui a souligné le décalage entre l'ambition affichée – figurer d'ici deux ans parmi les trois meilleures équipes de France – et la réalité du terrain.
29.08.2022, 10:16
ATS / par Laurent Ducret
Devant la presse, l'entraîneur vaudois ne s'est pas dérobé. Il a déploré le manque d'impact de ses joueurs et l'absence du courage pour aller jouer plus haut. A aucun moment, les 31'418 spectateurs de l'Allianz Arena ont, en effet, pu croire que leur équipe pouvait revenir dans le match face à l'ennemi honni.
Malgré cette déroute, les supporters niçois ont témoigné d'une certaine indulgence. Le souvenir du magnifique combat livré trois jours plus tôt contre le Maccabi Tel-Aviv avec une qualification pour la phase de poules de la Conference League arrachée à dix contre onze sur un but venu d'ailleurs et l'estime qu'ils portent à un entraîneur qui leur avait offert une saison de rêve il y a six ans expliquent sans doute l'attitude «paisible» des ultras. Mais leur patience a des limites. L'état de grâce dont bénéficie Lucien Favre est bientôt terminé.
«A moi de trouver la clé»
Lucien Favre en est parfaitement conscient. 18e de Ligue 1 avec ses deux nuls et ses deux défaites, Nice se doit de réagir. Il se déplace mercredi à Lille avant la venue de Monaco dimanche pour un nouveau derby. «A moi de trouver la clé», dit-il. Après le match de dimanche, Lucien Favre est prêt à changer les hommes, quels que soient leur statut, et le système pour que son équipe ne soit pas aussi dépassée que face à Marseille.
Il espère aussi que ses dirigeants accélèrent le mouvement pour finaliser la venue de renforts d'ici la fin du mercato. Un défenseur central, un latéral gauche, un ailier et un avant-centre sont ciblés. Engagé dans les négociations pour le rachat de Manchester United après avoir tenté d'acquérir Chelsea ce printemps, Ineos aura-t-il le temps et l'envie de s'engager pleinement dans le recrutement niçois? Un recrutement qui n'est pas, pour l'instant, une franche réussite.
L'ombre de Yann Sommer
Ainsi le rendement d'une des recrues les plus pimpantes à ce jour interpelle. Kasper Schmeicher n'offre depuis sa venue aucune assurance dans la cage niçoise. Pas «innocent» sur les trois buts marseillais, le Danois a livré une performance qui tranchait avec celle accomplie la veille par le joueur qui aurait dû être le no 1 de l'OGC Nice. «J'ai vraiment milité pour la venue de Yann Sommer. Malheureusement, il a décidé finalement de rester à Gladbach», glisse Lucien Favre. Auteur de 19 arrêts lors du nul du Borussia face au Bayern samedi, le Bâlois possède un jeu au pied bien meilleur que celui de Kasper Schmeichel pour lequel la bascule entre la Premier League et la Ligue 1 semble bien compliquée.
Avec Aaron Ramsey et Nicolas Pépé, Ineos a tenté deux paris. Le Gallois et l'Ivoirien ont débarqué à Nice après avoir passé la majeure partie des trois dernières saisons sur le banc. Seront-ils capables de retrouver le niveau qui était le leur avant de quitter Arsenal pour Ramsey et Lille pour Pépé? La situation d'urgence dans laquelle se trouve aujourd'hui l'OGC Nice ne sera-t-elle pas un frein à leur intégration?
Les contours du mercato niçois donnent raison à Lucien Favre. «Un club comme Nice malgré les moyens qu'il peut engager peine à recruter des grands joueurs, dit-il. A 24 ou 25 ans, on veut jouer la Ligue des Champions si on est fort. Nous avons ainsi transféré principalement des joueurs plus jeunes comme Alexis Beka Beka (ndlr: 21 ans), Mattia Viti (20 ans) et Rares Ilie (19 ans). C'est pour cela aussi que l'équipe a besoin de temps pour grandir.» Mais l'immédiat commande une réaction cette semaine pour que le projet niçois demeure crédible.