Le club d'Angers a annoncé mardi la démission de son entraîneur Abdel Bouhazama, fragilisé par son échec sportif et miné par ses propos déplacés en soutien à un joueur poursuivi pour des attouchements.
«Devant la pression médiatique et pour préserver l'image du club et la sérénité du vestiaire, Abdel Bouhazama a annoncé au président Saïd Chabane qu'il avait décidé de quitter sa fonction», a annoncé le club dans un communiqué. Aucune précision n'a été donnée dans l'immédiat sur sa succession, alors que l'équipe lanterne rouge de Ligue 1, qui n'a plus gagné depuis septembre et vient d'être balayée 5-0 à Montpellier, reçoit Toulouse dimanche.
L'entraîneur, déjà critiqué pour son échec à redresser l'équipe, était sur la sellette après la révélation de propos tenus lors de la causerie d'avant-match dimanche pour mettre en confiance son défenseur Ilyes Chetti.
Abdel Bouhazama l'avait titularisé, pour la troisième fois seulement de la saison, alors que la presse locale avait révélé dans la semaine que ce joueur avait reconnu des attouchements sur une jeune femme lors d'une soirée en boîte de nuit et qu'il serait jugé en avril. «Ce n’est pas méchant, on a tous déjà touché des filles», avait déclaré l'entraîneur selon plusieurs sources citées par les quotidiens Ouest France et l'Équipe et confirmées par un correspondant de l'AFP.
«Un coach de Ligue 1 ne peut pas s'exprimer ainsi»
«Angers SCO condamne sans réserve la parole prononcée lors de la causerie même si celle-ci semble (plus) relever de la maladresse que de l'intention de banaliser une parole sexiste», a fait valoir le club dans son communiqué, assurant que Bouhazama avait présenté ses excuses «auprès de ses collègues, notamment féminines».
Mais ses propos ont choqué dans le vestiaire et bien au-delà. Mardi matin, l'adjoint aux Sports de la mairie d'Angers, Charles Diers, ancien joueur du club, a commenté: «Un coach de Ligue 1 ne peut pas s'exprimer ainsi. Un éducateur ne peut pas parler comme ça. Un homme ne devrait pas tenir de tels propos». Les propos ont fait d'autant plus réagir que le président Chabane est lui-même poursuivi depuis 2020 pour agressions sexuelles aggravées après les accusations de six femmes qui étaient ses salariées au moment des faits.