Une enquête a été ouverte lundi par le parquet de Montpellier, au lendemain de banderoles à caractère homophobe brandies par des ultras du club de football de la ville lors d'un match de L1, des messages dénoncés notamment par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.
Cette enquête a été ouverte pour «injures publiques à raison de l'orientation sexuelle», «introduction, détention et usage de fusée ou d'artifice dans une enceinte sportive» et «jet de projectile présentant un danger pour la sécurité des personnes», a précisé à la mi-journée le parquet de Montpellier dans un communiqué.
Dans la matinée, la ministre des Sports avait exprimé sur Twitter sa condamnation «la plus ferme de ces images, de ces mots, de ces actes homophobes qui doivent disparaître des enceintes du football et du sport».
«Leurs auteurs doivent être identifiés, sanctionnés et tenus durablement à l'écart des stades», avait ajouté Amélie Oudéa-Castéra, en reproduisant des photos prises au stade de la Mosson au début de la rencontre de la 19e journée de L1 entre le MHSC et le FC Nantes.
Les banderoles incriminées ont été déployées par les ultras du club héraultais, qui entendaient protester contre les résultats catastrophiques de leur équipe, battue 6-1 quatre jours plus tôt à Nice et proche de la zone de relégation. Il était écrit sur deux d'entre elles «Equipe de tapettes» et «Allez tous vous faire enc...».
Après cette action, les ultras montpelliérains ont déserté leur tribune durant les 15 premières minutes du match, avant de revenir et de jeter des fumigènes sur la pelouse, entraînant une interruption du jeu.
Au menu de la LFP mercredi
Tous ces incidents seront étudiés lors de la prochaine réunion de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), prévue mercredi, a-t-on appris auprès de la LFP.
Dans un communiqué, le club de Montpellier, présidé par Laurent Nicollin, a condamné «avec la plus grande fermeté les propos homophobes tenus sur certaines banderoles». «Ce genre de propos ne peut être toléré», malgré le «contexte sportif compliqué», a-t-il ajouté.
Le MHSC a précisé qu'il entendait rechercher lui-même les responsables: «Des investigations sont en cours et des plaintes seront déposées le cas échéant».
Au niveau local, les banderoles ont également été dénoncées par le maire PS de Montpellier, Michaël Delafosse: «La colère des supporters ne peut en rien justifier des outrances à caractère homophobe. Je les condamne avec fermeté. Un travail sera engagé avec le club sur ce sujet», a tweeté l'élu.
Son adjoint chargé des sports, Hervé Martin, s'était auparavant dit «scandalisé» par ces «insultes vulgaires et homophobes», ajoutant «espérer» que «des sanctions seront prises».
Le Graët et Lloris accusés
«Fierté Montpellier Pride», association de défense des droits LGBT+, a estimé elle que le déploiement de ces banderoles avaient été facilité par «le silence des institutions et des professionnels du football français lors de (la coupe du Monde) au Qatar concernant les discriminations et insultes» homophobes.
«Alors oui, Hugo (NDLR: Lloris, capitaine des Bleus), Noël (NDLR: Le Graët, président de la FFF) et compagnie, ces banderoles ce sont les vôtres. Pourquoi les supporters devraient-ils se sentir +gênés+ de leurs élans homophobes, sexistes, dans les stades, quand votre mutisme n'en avait pas lui, de gène, pour faire taire les valeurs d'inclusion, de respect, d'humanisme ?», s'est indignée dans un communiqué l'association organisatrice de la marche des fiertés de Montpellier.
Montpellier, qui s'est incliné 3-0 face à Nantes, occupe la 15e place de Ligue 1 avec deux points d'avance sur Brest, premier relégable.