Nouvelle concession Quel avenir pour le Stade de France?

ATS

17.1.2023 - 10:35

L'Etat, son propriétaire, planche sur le renouvellement de la concession qui s'achève en 2025 pour que, cette fois-ci, elle fasse couler moins d'encre, moins de frais d'avocats et de deniers publics.

Le Stade de France est la plus grande enceinte de France avec plus de 80 000 places.
Le Stade de France est la plus grande enceinte de France avec plus de 80 000 places.
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Les services de Bercy sont en train de rédiger le cahier des charges d'un appel d'offres d'une nouvelle concession pour le premier trimestre 2023 avec une sélection en 2024, ont rapporté plusieurs sources proches du dossier. Signé à la va-vite entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1995, le contrat de concession accordé à un consortium Vinci/Bouygues, constructeurs du stade, prend fin en juillet 2025.

D'ici là, la plus grande enceinte de France aura déroulé sa pelouse à la Coupe du monde de rugby, offert une nouvelle piste aux athlètes des JO, et accueilli de gros concerts comme bientôt Metallica. Les récents propos du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi, en conflit avec la ville de Paris sur le Parc des Princes et se montrant intéressé par le SDF, ont rappelé que l'avenir de l'enceinte était en suspens. Même si l'idée que le PSG joue à Saint-Denis peut sembler improbable.

Coûter moins cher

En réalité, l'Etat se creuse les méninges depuis déjà plusieurs années. Il empile les rapports pour savoir comment exploiter au mieux cette enceinte de 80'000 personnes qui va aussi avoir besoin d'un coup de neuf, 25 ans après y avoir sacré championne du monde de l'équipe de France de Zidane et Deschamps.

Surtout, le modèle choisi doit coûter moins cher à l'Etat. Entre les contentieux, l'indemnité pour absence de club résidant versée pendant des années, les compensations diverses comme récemment pour les travaux du RER B, le Stade a coûté cher.

Quelque 778 millions de dépenses publiques pour le stade et les infrastructures associées, avait calculé la Cour des comptes en 2018, sollicitée par le Premier ministre de l'époque, Edouard Philippe. Celui-ci n'avait alors pas exclu l'hypothèse d'une vente et la Cour préconisait à l'époque que l'avenir du Stade «soit arrêté au plus tard au cours de l'année 2019».

Calendrier défavorable

Dans un rapport dédié aux JO publié la semaine dernière, la Cour des comptes s'est ainsi émue que l'affaire traîne. Et, devant l'hypothèse d'un appel d'offres au printemps 2023, elle juge que «ce calendrier est le plus défavorable pour l'État qui, comme en 1995, va se retrouver sous la pression tant des candidats que des fédérations sportives».

«Je ne sais pas s'il proposera un modèle de concession, un modèle de régie, un modèle de vente», expliquait il y a quelques mois la directrice générale du consortium Alexandra Boutelier sur Europe 1. Selon des sources proches de l'exécutif, l'hypothèse d'une vente reste «faible».

Il faudra aussi que le nouvel exploitant s'engage «sur un programme de travaux» pour que l'enceinte reste «attractive», explique une source gouvernementale. Pour l'instant, des travaux notamment d'éclairage (LED) ont été menés, pour un montant autour de 40 millions sur la facture des JO.