A 32 ans, Lara Gut-Behrami n'est pas encore rassasiée. La Tessinoise a toujours faim de victoires mais elle veut surtout savourer ses dernières saisons en Coupe du monde, a-t-elle confié mercredi lors d'un rendez-vous médias d'avant-saison de Swiss-Ski.
«Au niveau mental, tu te rends compte que chaque phase de ta carrière a ses nouveaux défis. Tu continues toujours à apprendre. Pour moi, il s'agit de trouver le bon équilibre. Je dois trouver le relâchement pour profiter des années où je peux encore pratiquer ce métier tout en continuant à gagner si possible», a-t-elle lâché.
«Si j'ai évoqué Saalbach (réd: qui accueillera les Mondiaux en 2025), c'était surtout pour dire que ce n'était pas encore fini», a souligné la championne olympique 2022 de géant. «Si on m'avait dit en 2015 que je serais de la partie à Pékin en 2022, je n'y aurais pas cru. Deux saisons ont déjà passé depuis ces Jeux.»
Lara Gut-Behrami s'est pourtant «posé 1000 questions en Amérique du Sud», lors du camp d'entraînement de deux semaines de l'équipe de Suisse. «On n'avait pas les meilleures conditions. On n'a jamais vu le soleil. C'était humide, et je souffre de mon genou lorsque c'est trop humide», a-t-elle souligné.
«Laisser aller»
«Mais à peine j'avais remis les skis à Zermatt», où l'équipe de Suisse s'est entraînée la semaine dernière, «que j'avais retrouvé le plaisir. Durant la préparation, je me suis demandé si je voulais vraiment refaire des courses. Mais là, je suis bien, et je ne pense pas du tout au moment où je vais arrêter», s'est-elle réjouie.
«La saison dernière, je m'étais mis à compter le nombre de super-G qui restaient à disputer. On se pose parfois trop de questions», a précisé la femme aux 37 succès en Coupe du monde, qui a finalement pu conquérir un quatrième Globe dans sa discipline de prédilection un an après avoir enfin décroché un titre olympique.
«On devrait être capable de laisser aller. Parce que tant que tu skies, tu t'y mets à fond, et un jour ça s'arrête», a encore lâché la Tessinoise, pour qui la priorité à l'aube de la saison 2023/24 est de «rester en bonne santé et de produire du très bon ski. Mais je n'ai jamais d'attentes», a-t-elle assuré.
Briller dès Sölden
«J'espère simplement pouvoir traduire tout le travail fait cet été dans de bons résultats cet hiver. On sait que 1000 choses peuvent influencer une saison. Mais on a tout fait pour que je sois prête», a expliqué «LGB», pour qui le fait que l'exercice 2023/24 ne comporte aucun grand événement ne change rien.
«Je n'ai jamais préparé une saison de manière différente en cas de grand événement. Même si les championnats du monde ont lieu en février, j'espère commencer à produire du très bon ski dès la fin octobre à Sölden.» Où elle tentera le 28 octobre de s'imposer pour la troisième fois en géant après 2013 et 2016.