Dominik Paris aime prendre des risques. C'est pourquoi l'Italien du Tyrol est dans son élément en Coupe du monde sur la fameuse et redoutée piste «Stelvio» à Bormio.
Comme il y a la Streif à Kitzbühel, il y a la Stelvio à Bormio où il faut le maximum de précision pour relever le défi. Ici, ce sont les attributs comme courage et risque qui accompagnent les descendeurs et qui placent le thème de la sécurité au centre des débats comme nulle part ailleurs.
Dans ces conditions extrêmes, Paris se sent dans son élément alors qu'il est largement ballotté sur une piste glacée et secouée et souvent bien imprévisible.
Meilleur et plus rapide que ses adversaires, Paris l'a déjà souvent été à Bormio comme aucun n'autre coureur. Il s'est imposé cinq fois en descente et une fois en Super-G. Qu'il ait gagné à quatre reprises à Kitzbühel (trois fois en descente, une fois en Super-G) ne surprend pas grand monde. La recette du succès en Valteline et au Hahnenkamm ne se réduit pas seulement au courage. Sans bagage technique et sens tactique, on ne gagne rien à Bormio et à Kitzbühel.
Une première particulière
Paris a débuté sur la Stelvio, théâtre des Championnats du monde 1985, comme ouvreur. «Il y a treize ans. Je devais ouvrir la piste. C'était lors du premier entraînement. La piste était glacée. Ce fut incroyablement difficile. J'ai essayé de simplement arriver en bas en un seul morceau.»
Le chronométrage inofficiel pour le junior Paris a révélé un débours de 14 secondes sur le meilleur à l'entraînement, son compatriote Christof Innerhofer. Quelques jours auparavant, Paris avait disputé sa première course en Coupe du monde à Val Gardena avec un 54e rang en Super-G. Quatre ans après sa première descente sur la Stelvio, il la domptait. Ce fut sa première victoire au niveau de la Coupe du monde.
Le roi du centième
L'an dernier, Paris avait retrouvé la trace du succès à Bormio. Certes, il n'avait terminé qu'au 4e rang, mais il s'agissait là d'une confirmation qu'il avait retrouvé le niveau des meilleurs, onze mois après sa déchirure du ligament croisé à l'entraînement.
Ainsi à quatre reprises, le chrono a penché du côté de Paris pour quelques centièmes. Il y a deux ans au cours de la deuxième descente, il s'était imposé avec huit centièmes d'avance devant Urs Kryenbühl. Douze mois auparavant, il avait remporté le Super-G par la plus petite des marges soit un centième d'avance devant Matthias Mayer. En 2017, il n'avait gagné qu'avec quatre centièmes au détriment d'Aksel Svindal. Mais la victoire la plus serrée fut sans conteste celle de 2012 où il fut classé à égalité avec Hannes Reichelt avec un centième de seconde d'avance sur Svindal et deux sur Klaus Kröll !