JO 2018 Fanny Smith: "Je ne suis pas venue ici pour tricoter"

19.2.2018

Fanny Smith est arrivée à Pyeongchang avec des ambitions légitimes. La Vaudoise entrera en piste vendredi pour l'épreuve de skicross où elle fait partie des favorites.

"J'ai fait du paddle et de la plongée à Okinawa, c'était chouette de déconnecter." Fanny Smith a lancé ça de manière très naturelle devant une foule de journalistes emmitouflés et forcément un peu envieux d'imaginer des températures positives, compte tenu de la froidure sud-coréenne. Après la septième place de Vancouver et la huitième de Sotchi, la skieuse de Villars entend bien aller plus haut. "Je ne suis pas venue ici pour tricoter, assène-t-elle avec le sourire. On est des athlètes, des compétiteurs. Donc j'aimerais bien repartir à la maison avec une médaille. Mais les deux derniers Jeux m'ont appris que c'est la course d'un seul jour où il y a beaucoup de paramètres extérieurs et où on n'a pas la maîtrise sur tout. Il se passera ce qui se passera."

Dans le giron de Swiss-Ski

Pour ce faire, Fanny Smith a changé ses habitudes de manière drastique en quittant sa structure privée pour entrer dans le giron de Swiss-Ski. Alors qu'elle avait l'habitude de voyager seule avec son entraîneur Guillaume Nantermod, la Villardoue fait aujourd'hui partie d'un team. Elle reconnaît qu'elle avait besoin de changement. Certaines personnes lui ont d'ailleurs dit qu'elle prenait un risque en année olympique. Fanny Smith ne l'a jamais envisagé de la sorte. "On faisait notre propre programme avec une grande indépendance, confie-t-elle. En intégrant l'équipe de Suisse j'ai discuté avec les entraîneurs pour savoir quel était leur programme pour les JO. Ils me l'ont soumis et ensuite j'ai décidé si je voulais aller dans leur sens, sachant que je conserve une partie d'indépendance. Mais j'avais besoin de changement."

Même si elle est plutôt du genre à débarquer "à la der" pour ne pas perdre d'énergie inutilement, Fanny Smith est contente d'entrer dans l'ambiance des Jeux. Swiss-Ski a d'ailleurs préféré mettre les athlètes du skicross à Gangneung au Village olympique plutôt qu'à Bokwang sur le lieu de la compétition. Le caractère un peu trop relax des freestyleurs aurait convaincu les entraîneurs de ne pas voir leurs ouailles distraits par ceux qui font le buzz avec leur attitude décontractée et leurs vidéos décalées.

Un parcours un peu différent

Du coup, la vice-championne du monde en titre de 25 ans est concentrée sur son objectif: "Le premier entraînement s'est plutôt bien passé. Il y a encore des petits ajustements à faire parce que le parcours n'est pas tout à fait construit comme on l'avait pensé. Il y a notamment un négatif (réd: virage spécifique) qui risque d'être dangereux à quatre parce qu'on perd le contact et que c'est très étroit. Si cela n'évolue pas, on va sortir vieillie de cette course parce que ça tape et que les sauts atterrissent loin, mais le parcours me plaît bien avec de la glisse et des gros sauts. On va plus vite que prévu et logiquement on va trop loin. C'est un problème de construction. On verra ce que les capitaines d'équipe arriveront à faire."

Avant de partir pour l'Asie, la qualité de la neige préoccupait logiquement Fanny Smith et son serviceman. Les écarts de température amènent ce dernier à revoir sa copie: "Ils ont fait des tests pour de la neige très froide et maintenant qu'il fait nettement plus chaud, ils doivent en refaire pour s'adapter à cette nouvelle composante. Mais je lui fais confiance."

Reste à espérer que les courses de vendredi se dérouleront dans l'esprit olympique, car certaines limites peuvent parfois être franchies lorsque ça joue des coudes. Pionnière dans la discipline, Fanny Smith avoue être fair-play et un peu "old school" face à la nouvelle génération. Les juges devront ouvrir l'oeil.

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