Fanny Smith Fanny Smith : "On va dire que ce n'est pas très fun"

ATS

26.11.2021

ATS

La saison de skicross commence en Chine par les épreuves pré-olympiques. En Asie, Fanny Smith va se lancer dans un 15e exercice avec une motivation toujours intacte.

Fanny Smith remet en jeu son globe de cristal dès ce week-end.
Fanny Smith remet en jeu son globe de cristal dès ce week-end.
Keystone

Heureusement que Fanny Smith jouit d'une solide expérience et qu'elle sait s'adapter. Parce que voyager en Chine en ce moment n'est pas de tout repos. «On est arrivé lundi matin et on a dû attendre 8 heures à l'aéroport, explique-t-elle. Il faut ensuite ajouter 5 heures de bus et une heure à attendre dedans, ce qui fait qu'on a pu aller en chambre vers 23h30/minuit, mais l'hôtel est génial.»

Reste que les athlètes sont testés tous les jours, même lorsqu'ils sont doublement vaccinés. «Ils sont en mode cosmonaute, précise la championne du monde 2013. On ne voit pas leurs yeux.» Et pour conserver le contact avec l'Europe, il vaut mieux utiliser un VPN, car le régime chinois et les réseaux sociaux occidentaux ne sont pas copains.

Le plaisir avant tout

Avec 29 victoires de Coupe du monde à 29 ans, Fanny Smith pourrait tout à fait se sentir rassasiée. Or ce mot ne trouve pas d'écho dans la vie de la Vaudoise. Sur le circuit depuis 2008, la Villardoue conserve finalement la même passion qu'à ses 16 ans au moment de débarquer parmi les pros.

«J'ai toujours énormément de plaisir, glisse-t-elle au téléphone depuis le site olympique. Mais je me mets une immense pression.» Une pression conditionnée par son caractère perfectionniste. Et cette pression induit forcément de grands objectifs, surtout lors d'une saison olympique. «Après, c'est toujours intense au moment de faire les premières courses, relève celle qui a remporté le bronze à Pyeongchang en 2018. Mais c'est clair que les JO sont importants. Seulement c'est une course d'un jour avec énormément de paramètres qui entrent en jeu. Je vais faire en sorte de mettre un maximum de bons points de mon côté, mais il faut aussi se dire que l'on ne maîtrise pas tout.»

L'une des choses que les athlètes ne peuvent pas maîtriser, c'est la météo. Et sur le site olympique, le vent pourrait jouer un rôle considérable. En contact avec Alex Fiva, Beat Feuz relevait dernièrement que le Grison l'avait déjà «mis en garde» sur les sautes d'humeur d'Eole. «C'est effectivement l'une des composantes majeures à prendre en compte, appuie Fanny Smith. Il y a beaucoup de vent. Les organisateurs ont placé des bâches pour minimiser son impact, mais on a vu durant les qualifications jeudi qu'entre les dix premières qui avaient du vent et les suivantes, c'était bien différent.»

Une piste assez lente

Excellente technicienne au physique irréprochable, Fanny Smith apprécie les pistes avec de la vitesse et des sauts. Ce n'est visiblement pas le cas en Chine. «Il n'y a rien d'impressionnant, précise-t-elle en essayant d'être la plus diplomate possible. On va dire que ce n'est pas très fun. Normalement on atteint des vitesses de pointe de l'ordre de 85/90 km/h et là on approche les 65. Du coup il y a peu d'options de dépassement.»

Mais la Vaudoise apprécie le fait d'avoir pu visiter le site en amont plutôt que de débarquer en février juste avant les compétitions: «De cette façon on va pouvoir donner notre feedback. Un meeting d'athlètes est prévu et il y aura certainement de bonnes discussions constructives qui pourront faire évoluer les choses d'ici le mois de février. Il faut aussi dire que les canons ont fonctionné il y a deux semaines et que la FIS n'est venue que 5-6 jours avant pour faire la piste.»

Quatrième des qualifications, la triple gagnante du globe de cristal a reconnu avoir commis une grosse erreur: «Mes temps étaient aussi bons que ceux de Sandra (réd: Näslund), mais un entraîneur voulait que j'essaie de faire une combinaison de garçon.»

Touchée par le covid au mois de juin dernier, la Villardoue a dû revoir un peu ses plans cet été: «C'a chamboulé le calendrier. Il a fallu tout replanifier. Mais je me sens en forme et tout a très bien fonctionné jusqu'ici. J'ai vraiment envie de réussir une saison complète, parce que c'est le plus gratifiant d'être bon sur la durée.»