Cortina "Le plus important est l'anticipation et la confiance"

voe, ats

5.2.2021 - 13:45

Avec sept médailles dont quatre d'or conquises dans les grands rendez-vous, Wendy Holdener est la skieuse suisse la plus décorée des dernières années. La Schwytzoise de 27 ans s'est confiée à Keystone-ATS avant les Mondiaux de Cortina d'Ampezzo, où elle a un titre à défendre en combiné dès lundi.

Wendy Holdener se réjouit d'être à Cortina pour les Mondiaux.
Wendy Holdener se réjouit d'être à Cortina pour les Mondiaux.
Keystone

- Vous avez renoncé aux courses de Garmisch et êtes en Italie depuis samedi dernier. Sur quoi avez-vous mis l'accent cette semaine?

«Il y a d'abord eu un bloc technique, avec un entraînement de slalom et un autre de géant, puis deux jours de super-G. Ainsi, jusqu'à l'arrivée à Cortina prévue pour samedi au plus tard, tout se fait au coup par coup.»

- Vous êtes devenue la femme des grands événements...

«Si vous prenez les trois derniers grands événements, alors ce sont des super années. Mais il ne faut pas oublier que j'ai dû retenir de nombreuses leçons des précédentes compétitions. C'est là que j'ai payé le prix. Mais oui, la façon dont les dernières années se sont passées pour moi est fantastique. J'essaierai de surfer sur cette vague à Cortina.»

- Y a-t-il un secret pour expliquer le succès ?

«Non, il n'y en a pas. Mais je commettais certaines erreurs auparavant».

- Quel genre d'erreurs ?

«Dans la façon dont j'abordais ces grands événements. Je me mettais par exemple beaucoup trop de pression. J'ai essayé d'éviter cela par la suite. De plus, je me suis toujours bien préparée, en étant assidue et travailleuse. J'ai aussi parfois eu la chance de mon côté. Les médailles ont été la récompense de tout cela».

- Comment retrouve-t-on cet état d'esprit de chasseuse de médailles?

«Le plus important est l'anticipation et la confiance. Et la sérénité due au fait que vous savez que vous pouvez vous préparer spécifiquement pour des championnats du monde. Dans ces conditions, on ne peut que se sentir bien.»

- Quel est votre objectif pour ces Mondiaux?

«Etre prête dans le portillon le départ. En sachant que je peux me mêler à la lutte pour la victoire. Il y a certaines choses que vous pouvez influencer, d'autres pas. Il s'agit donc de se concentrer sur sa propre performance. J'essaie de le faire à un niveau aussi élevé que possible».

- S'agit-il aussi de trouver le relâchement nécessaire ?

«Pas nécessairement. Je ne suis pas une athlète qui aborde les courses de cette façon. Je ne l'ai jamais été. Je l'ai accepté, ce qui m'a finalement permis d'avancer. Mais me dire simplement de me laisser aller ne me convient pas. Je dois avoir confiance en mes capacités, et ressentir une énorme excitation à l'approche de l'événement.»

- Cortina est une classique de la Coupe du monde dames, mais vous n'y avez skié qu'une seule fois dans toute votre carrière en Coupe du monde. Ce manque partiel d'expérience est-il un handicap?

«Je ne m'en inquiète pas, je ne peux rien y changer de toute façon. Je suis allée à Cortina en janvier 2019 spécialement pour connaître la piste des Mondiaux. Un super-G n'est pas toujours tracé de la même manière qu'une descente. Vous avez une reconnaissance avant la course. Je n'ai aucun souci à ce sujet. En ce qui concerne les disciplines techniques, les Italiens ont peut-être pu se préparer spécifiquement, mais ce sont les seuls. Ca sera quasiment la même chose pour tout le monde.»

- Les championnats du monde commenceront par une épreuve qui doit convenir à la Suisse, le combiné. Vous êtes double championne du monde en titre, votre coéquipière Michelle Gisin est championne olympique. Il n'y a cependant pas eu de combiné cet hiver. Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous avez participé à un combiné ?

«Ça devait être à Crans-Montana.»

- Exactement, en février 2020, vous y aviez terminé 5e. A Cortina, on y associe également le super-G et le slalom. Est-ce un avantage pour vous ?

«Non. Ces dernières années, on avait toujours une descente et un slalom dans les grands rendez-vous. Malgré cela, j'ai pu atteindre mes objectifs. C'est pourquoi je ne veux pas juger trop vite. Mais pour moi, un super-G est plus facile parce qu'il ne comporte pas de longues courbes. Je suppose donc que je connaîtrai moins de difficultés dans l'épreuve de vitesse. Si le combiné comprend un super-G, c'est un avantage pour les techniciennes. Mais tout est une question d'attitude».

- Vous avez subi une blessure au péroné début septembre et avez dû prendre plusieurs semaines de repos. Dans quelle mesure votre saison a-t-elle été affectée par cet incident ?

«C'était plutôt difficile, car cela signifiait que je manquais ce qui était en fait la phase de préparation la plus importante sur les skis. J'étais extrêmement pressée par le temps quand je suis revenue. En même temps, tout s'est bien passé et je suis revenue à temps pour Sölden. Mais j'ai remarqué que je manquais de jours d'entraînement sur les skis.»

- Ceci explique-t-il votre relatif manque de constance cette saison?

«C'est certainement l'une des raisons. Mais je suis ravie de ne plus ressentir aucune douleur liée à cette blessure. J'ai aussi eu de la chance, après tout, que tout se soit finalement bien passé et que je n'aie pas été trop longtemps au repos forcé.»

- Vous êtes montée sur le podium en slalom à Flachau en janvier, avez signé des top 10 en géant et en super-G, mais vous avez aussi connu plusieurs éliminations. Comment faites-vous face à cette situation ?

«La marge était en fait infime entre ces hauts et ces bas. Je sais parfaitement comment je veux skier. Je reste positive, et j'ai hâte de commencer bientôt les Mondiaux.»

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