Pékin 2022 Le bob suisse a encore du pain sur la planche

ck, ats

16.2.2021 - 12:16

Les pilotes suisses de bob se sont montrés plus à leur avantage que prévu une année avant les Jeux olympiques de Pékin. Du point de vue athlétique, il reste pourtant encore beaucoup à faire.

Simon Friedli et Michael Vogt sont assez proches des sommets mondiaux.
Simon Friedli et Michael Vogt sont assez proches des sommets mondiaux.
Keystone

Les courses de bob à quatre du week-end dernier aux Championnats du monde à Altenberg ont ciblé la zone de problèmes dans le bob suisse. Il manque de la substance athlétique pour la base. En boblet, Simon Friedli et Michael Vogt sont assez proches des sommets mondiaux. Vogt est monté à trois reprises sur le podium à l'occasion des dix courses de la Coupe du monde. Sept fois dans le top 5, Friedli n'a pas été si constant même s'il a décroché une troisième place à Sigulda. Aux Championnats du monde, ils se sont classés quatrième et cinquième, manquant de peu les premières médailles suisses depuis cinq ans.

Il y a trois ans, la situation apparaissait moins rose. Après les retraites de Beat Hefti, Rico Peter et Clemens Bracher, la Suisse, nation de bob, se retrouvait sans un seul pilote avec l'expérience de la Coupe du monde. Pour les JO 2022, il est agréable de constater que la réalité est nettement meilleure qu'attendue. Fabienne Meyer, la directrice sportive de Swiss Sliding, ne veut toutefois pas tomber dans l'euphorie: «En partie, juge la championne d'Europe 2014 en riant. En bob à deux, ce fut une bonne saison mais il reste beaucoup à faire.»

En première ligne, le problème athlétique. Tandis que les Suisses en bob à deux peuvent à peine rivaliser avec les meilleurs, les équipages du bob à quatre ont concédé beaucoup de temps sur les premiers 50 mètres. Aux Mondiaux dimanche, le quatre de Vogt, qui remplaçait Sandro Michel, blessé, n'a réussi que des temps de départ entre les 12e et 16e rangs, Friedli est parti avant sa chute en deuxième manche avec le huitième et neuvième temps de départ. Pour espérer figurer sur le podium, c'est déjà beaucoup de temps perdu. Il est vrai que cet hiver a été bouleversé par les règles du coronavirus, qui n'ont pas permis de disputer les éliminatoires du bob à quatre d'octobre à janvier. «C'est difficile de rattraper ça, convient Fabienne Meyer. Nous devrons travailler dur sur ce point au printemps et en été.»

Le deuxième chantier concerne le domaine du matériel. Le boblet allemand est une véritable fusée pour le moment, contre laquelle aucune nation ne peut lutter. Avant les JO, l'état allemand s'est montré généreux avec l'Institut de recherche et de développement des appareils sportifs. La Suisse ne peut que rêver à de telles conditions.

Mais les choses bougent même sur le territoire helvétique. Pour 2026, la Fédération veut à nouveau investir dans le matériel comme entre 2007 et 2012 avec le projet Citius de l'EPFZ à Zurich. Avec ce bob à deux développé dans la grande école, Beat Hefti reste à ce jour le dernier champion olympique suisse en 2014 à Sotchi. «L'intérêt est là, assure Meyer. D'abord, nous voulons une assurance de la part de la Fédération internationale IBSF que les règlements ne vont pas changer lors des quatre prochaines années. Les atermoiements au sujet du monobob nous rendent prudents.»

Reste que le monobob pourrait offrir deux chances de médaille pour les dames. Même si là aussi, la saison des féminines a été en demi-teinte côté helvétique. Martina Fontanive n'a pas pu exploiter pleinement son potentiel lors de la première moitié de saison en raison d'une déchirure musculaire à la cuisse droite. En revanche, Melanie Hasler (22 ans) a épaté au cours de sa première saison en Coupe du monde avec quatre places dans le top 5 et à St-Moritz le premier podium d'une Suissesse depuis sept ans. En monobob, Fontanive a également décroché une troisième place en Engadine. En revanche, aux Championnats du monde, les deux Suissesses ont manqué tant en boblet qu'en monobob, une place dans le top 8 et ainsi une demi-qualification pour les JO.

La prévision de pouvoir aligner deux équipages féminins à Pékin est pourtant grande. Sur la nouvelle piste olympique, bien des espoirs sont permis. A l'exception des Chinois, personne n'a pu encore descendre la nouvelle piste de Yanqing. Les cartes seront complètement redistribuées. Peut-être même que le matériel répondra différemment que sur les tubes de glace européen.

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