Grande fête du ski suisse, Saison III? Après deux années de domination, les sélections de Swiss-Ski repartent tout schuss ce week-end pour une saison 2021-22 lors de laquelle elles comptent bien briller encore de mille feux, avec en vue les JO de Pékin.
La Coupe du monde redémarre comme de coutume sur le glacier autrichien du Rettenbach au-dessus de Sölden, avec un géant dames samedi et un autre pour les messieurs dimanche. Cinq mois après les finales de Méribel au terme desquelles skieurs et skieuses suisses avaient remporté pour la deuxième année consécutive le classement par nations (10'087 points contre 9211 à l'Autriche), l'adage «jamais deux sans trois» doit servir d'aiguillon.
Lara Gut-Behrami en pole
Les projecteurs, à Sölden, seront d'emblée braqués sur Lara Gut-Behrami. Elle se sent prête «à 100%». Sa saison 2020-21 avait été exceptionnelle: 2e du général de la Coupe du monde, deux titres mondiaux et six victoires sur le grand circuit. A Sölden, elle avait commencé par une 8e place en géant. Mais elle s'y était imposée en 2013 et 2016.
L'entraîneur en chef de l'équipe féminine Beat Tschuor comptera d'autant plus sur l'expérimentée Tessinoise que les autres locomotives féminines – Wendy Holdener, Corinne Suter et Michelle Gisin – ont encore besoin de quelques réglages.
Deux absentes
Holdener et Suter ne seront pas de la partie pour ce début de saison. La première s'est blessée notamment aux mains lors d'un entraînement de condition physique et ne devrait revenir sur le circuit qu'à mi-novembre.
La seconde s'est fait mal (sévères contusions) à fin septembre à Zermatt lors d'un entraînement de Super-G. La championne du monde de descente ne rechaussera les skis que dans une quinzaine de jours, avec pour buts les premières épreuves de vitesse début décembre en Amérique du Nord.
Michelle Gisin, elle, est certes sélectionnée pour Sölden, mais elle n'est pas pleinement remise de sa mononucléose. «Elle doit faire preuve de patience», invite Beat Tschuor. Elle ne pourrait décider qu'une demi-heure avant le départ samedi si elle s'alignera ou non au géant de Sölden.
L'équipe de Suisse féminine est moins dense et moins fournie que sa grande rivale autrichienne. L'an dernier, pas moins de 28 Autrichiennes ont marqué des points, contre 16 Suissesses. Mais les Autrichiennes avaient peiné en début de saison, avec, par exemple, pour meilleur résultat au géant de Sölden la 15e place de Katharina Truppe.
Meillard ambitieux
Les Suisses, plus encore que leurs compatriotes féminines, sont gonflés à bloc. Marco Odermatt, 2e en 2020-21, vise cette fois la victoire au général de la Coupe du monde, exploit qu'aucun Helvète n'a réalisé depuis Carlo Janka en 2010. La concurrence interne joue à plein. «Nous nous situons là où nous le souhaitions», glisse l'entraîneur en chef Thomas Stauffer.
Odermatt et Loïc Meillard sont les leaders de l'équipe en géant, «mais Gino Caviezel et Justin Murisier suivent pas loin derrière», se félicite le coach bernois. Pour Meillard, il est même permis de rêver au gros globe de cristal, «pour peu» que le Valaisan progresse en vitesse sur les pistes difficiles ou du moins pas préparées de façon optimale.
Thomas Stauffer a des préoccupations d'ordre logistique. «Le Covid représente toujours un défi. Vaccination, pas de vaccination, quelles sont les modalités d'entrée dans les différents pays, tout cela crée de l'incertitude», déplore-t-il. «Il faut se préparer au pire tout en espérant le meilleur», résume-t-il.
En attendant, la barre est placée haut. Avec quinze victoires – un record depuis 1992 – et 53 podiums en Coupe du monde l'hiver dernier, le ski suisse avait été à la noce. Au grand dam de l'Autriche, qui, malgré dix victoires et 40 podiums, n'a pas tout à fait pu rivaliser. En cet hiver olympique, il ne faudra rien lâcher.