Corinne Suter «Je me suis lancé sur la piste avec un oeil en larmes et l'autre riant»

ATS

25.1.2024 - 13:33

Corinne Suter n'a pas encore trouvé la bonne carburation cette saison. A la même époque l'hiver dernier, elle comptait déjà quatre places sur le podium. Elle attend toujours son premier top 5. Dans un entretien avec Keystone-ATS, elle évoque les raisons de sa méforme et explique pourquoi elle se rend à Cortina d'Ampezzo avec des sentiments mitigés.

Corinne Suter n'a pas encore trouvé la bonne carburation cette saison.
Corinne Suter n'a pas encore trouvé la bonne carburation cette saison.
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Keystone-SDA, ATS

Corinne Suter, comment allez-vous?

«Bien, très bien. C'est bon d'être à nouveau ici. La piste est plus belle que jamais. Ils l'ont vraiment bien préparée de haut en bas, elle a été complètement arrosée.»

Y voyez-vous quelques inconvénients?

«La neige est comme une autoroute et ne pardonne rien. Si tu sors une fois un peu la ligne, cela va te coûter beaucoup de temps. Dans les longues courbes étirées, tu as besoin de beaucoup de sensations pour tenir la vitesse. Fondamentalement, je peux le faire.»

Physiquement, avez-vous retrouvé tous vos moyens?

- Oui, j'ai pu bien m'entraîner et aussi passer deux ou trois unités dans la salle de force. Cela m'a bien aidé.

«C'est amer quand tu remarques que tu n'as aucune chance d'y arriver»

Corinne Suter

Sur ses problèmes de santé

Vous avez dû lutter depuis le début de saison contre des problèmes de santé. Que cela vous a-t-il coûté en énergie?

«Après St-Moritz, j'ai attrapé une forte grippe avec de la toux. Cela s'est rapidement détérioré et cela m'a coûté beaucoup physiquement. Ce n'était pas une infection normale.»

En raison de vos problèmes de santé vous avez dû renoncer au camp d'entraînement de Copper Mountain. Est-ce que cela à un rapport avec votre refroidissement?

«Difficile à dire. Je n'ai pas vraiment analysé la chose, je préfère regarder en avant. Le principal, c'est que ça va mieux. Je suis heureuse d'avoir à nouveau toutes mes forces.»

Avez-vous pu vous entraîner pendant cette période?

«Je n'ai rien pu faire pendant trois semaines et j'ai perdu la substance correspondante. C'est allé mieux grâce aux médicaments. Mais pour retrouver la condition, il faut un certain temps. Dans la salle de musculation, je sais exactement combien de poids je peux soulever normalement. C'est amer quand tu remarques que tu n'as aucune chance d'y arriver.»

Vous semblez avoir oublié votre manque d'entraînement, puisque lors du seul essai chronométré à Cortina, vous avez terminé 6e comme meilleure Suissesse?

«Cela s'est pas mal passé. Mais c'était déjà spécial pour moi. Je me suis lancé sur la piste avec un oeil en larmes et l'autre riant. J'ai beaucoup de beaux souvenirs dans ce lieu, mais aussi des plus mauvais.»

«J'ai pu toujours tenir écarté les pensées de cette chute jusqu'à... mercredi»

Corinne Suter

Sur sa chute à Cortina de l’an dernier

Vous évoquez votre chute violente l'an dernier à Cortina. Vous aviez été éjectée violemment dans une compression et vous vous étiez écrasée d'une grande hauteur.

«J'ai pu toujours tenir écarté les pensées de cette chute jusqu'à... mercredi quand je suis allée sur la piste. Je n'ai pas eu peur au départ et je n'étais pas bloquée. Mais quand je suis passée à l'endroit, j'ai dû bien regarder. Je crois que c'est normal. De la chute elle-même, je me rappèle de rien. J'ai un blackout. Je n'ai pas été évacuée de la piste, mais je suis descendue toute seule à l'arrivée. Mais la première fois où je suis repassée, c'était spécial.»

Avez-vous freiné à cet endroit?

«J'ai perdu beaucoup de temps dans la partie du bas. Cela peut être bon que j'ai inconsciemment baissé ma vitesse. Je suis simplement heureuse»

Vous avez également de bons souvenirs à Cortina d'Ampezzo. Vous êtes devenue championne du monde ici en 2021 et aviez décroché l'argent sur le Super-G.

«Mis à part la chute de l'année dernière, j'ai vécu de beaux moments à Cortina. Je me sens extrêmement bien ici. Le paysage est magnifique, le lieu et la descente font partie des plus beaux de la Coupe du monde.»