Les slalomeurs suisses se sont confiés avant la traditionnelle épreuve dominicale de Wengen, où ils tenteront de décrocher leur premier podium de l’hiver.
Les épreuves du Lauberhorn se concluent dimanche avec le traditionnel slalom, où les techniciens helvétiques espèrent briller une nouvelle fois. Sur les deux derniers hivers, ils ont pu à chaque reprise signer un podium grâce aux deuxièmes places de Loïc Meillard (en 2023) et de Daniel Yule (en 2022). Ce dernier avait ainsi mis fin à longue disette de 23 années.
La Suisse attend désormais de remonter sur la plus haute marche depuis... 1987 et la victoire du Valaisan Joël Gaspoz. Mais avant de regoûter aux joies d’un succès à la maison, les slalomeurs du pays courent toujours après un premier top 3 cette saison après trois courses disputées. Jusqu’ici, Yule et Marc Rochat détiennent la meilleure marque avec leur 5e place, obtenue respectivement à Gurgl et à Adelboden.
Pour tenter de remédier à cette anomalie, les deux hommes seront accompagnés dans le portillon de départ par Ramon Zenhäusern, Loïc Meillard, Luca Aerni et Tanguy Nef. Les fers de lance de l’équipe nationale ont livré leurs impressions à la veille de s’élancer sur la neige oberlandaise.
Actuellement 11e du classement de la spécialité
Daniel Yule
«Je ne m'attendais peut-être pas à mieux pour ce début de saison, mais j'espérais mieux. Après, n'est pas Marco Odermatt qui veut. En slalom, ça peut tourner vraiment très vite d'un côté ou d'un autre. A Adelboden (ndlr : il a terminé 10) et à Madonna di Campiglio, où je suis sorti, je n’avais peut-être pas le dernier grain de confiance ou de folie pour terminer tout devant.»
«Le fait qu’il n’y ait pas encore de podium suisse cet hiver, je ne vois pas du tout ça comme une catastrophe. Peut-être qu'il faut juste le premier podium et après, ils vont s'enchaîner derrière, mais j'essaie de ne pas trop me prendre la tête avec ça.»
Actuellement 13e du classement de la spécialité
Marc Rochat
«Depuis ma 5e place à Adelboden, je me suis accordé une bonne journée de repos lundi pour profiter et prendre tout ce que j'avais à prendre. L'expérience fait beaucoup dans ce genre de moment, dans le sens où, quand on arrive en début de carrière et qu'on fait soudainement un grand résultat, on plane un peu sur ces moments passés et, potentiellement, on ne se concentre pas suffisamment sur ce qui vient derrière. Le mois de janvier est extrêmement dense et c'est du coup important de tourner rapidement la page, se concentrer sur les courses à venir.»
«Sincèrement, le fait qu’il n’y ait pas encore eu de podium suisse n'a pas d'effet majeur. C’est-à-dire que nous sommes tous bien conscients de notre niveau, de notre place au sein de la Coupe du Monde. On sait qu'on est tous capables d'aller chercher la victoire. Ça n'a pas joué lors des trois premiers slaloms, mais pour rien. Rien n'empêche de voir un Suisse sur tous les podiums à venir.»
Actuellement 14e du classement de la spécialité
Luca Aerni
«A Adelboden, honnêtement, c'était quelque chose de magique. Il y avait mon fan's club à l'arrivée qui criait mon nom. Je me sentais presque un peu comme une rockstar ! De pouvoir vivre ça, c'est beau. Et en plus, j’ai fait un bon résultat (ndlr : 8e). C’est quand même pour cela que je m'entraîne tant.»
«C’est vrai qu'on juge souvent l’ensemble de l'équipe et il n’y a pas encore de podium, mais, pour moi, c'est un sport individuel finalement. Pour moi, c'est un bon début de saison et j'espère que je vais continuer à monter crescendo (ndlr : 20e, puis 13e et enfin 8e) pour gentiment aller sur la boîte.»
Actuellement 18e du classement de la spécialité
Ramon Zenhäusern
«J'ai marqué mes premiers points en Coupe du Monde il y a 11 ans à Adelboden et la semaine suivante, j'avais pu confirmer ici avec une 21e place. La piste, j'adore parce qu’il y a beaucoup de mouvements de terrain. C’est dans la forêt, je préfère plutôt cela que des pistes artificielles et régulières sur le bas. C’est aussi toujours stimulant de skier devant le public suisse, il y a une motivation supplémentaire.»
«Même si il n’y a pas encore eu de podium suisse cette saison, je ne dirais pas qu’il y a de la pression. Mais c’est clair que ça serait bien de monter sur le podium. Je pense que ça ferait du bien pour toute l'équipe, parce que c'est stimulant pour tout le monde. Si un le fait, un autre voudra aussi le faire. C’est ça la force de notre équipe.»
Actuellement 27e du classement de la spécialité
Tanguy Nef
«On se prépare toute l'année pour ces classiques. On est à la maison. A Wengen, c’est une très belle piste, c'est aussi un très beau village. Il y a une très belle atmosphère. Les conditions se présentent bonnes. Il fait froid, il va faire beau et on va pouvoir vraiment s'éclater demain, ça va être une course régulière.»
«La densité, c'est la beauté du slalom. On parle souvent de 30 candidats au podium, mais en réalité, c'est plus 15 le jour de la course. C’est déjà beaucoup. Il n'y a personne qui, jusqu'à maintenant, a vraiment dominé. Marco Schwarz (ndlr : blessé) va nous manquer et Lucas Braathen (ndlr : détenteur du globe de la spécialité, mais a pris sa retraite) nous manque tous les jours, mais on est une bonne équipe et tout le monde skie très fort. Personnellement, c’est clair que ce serait génial de faire un podium, mais ce n’est pas l'objectif principal du week-end.»