Huit mois après le décès tragique de son mari, Erika Hess s'est exprimée pour la première fois dans la "Schweizer Illustrierte". L'ancienne star du ski alpin helvétique s'est confiée sur sa douleur persistante et son envie d'avancer.
Le 7 mai dernier, Jacques Raymond perdait la vie à 69 ans, emporté par le Covid-19. Un décès intervenu alors que l'époux d'Erika Hess souffrait de problèmes cardiaques depuis plusieurs années.
Huit mois après cette tragédie, la sextuple médaillée d'or aux Championnats du monde s'est confiée pour la première fois dans les colonnes de la "Schweizer Illustrierte". L'Obawaldienne de 58 ans n'a logiquement pas encore fait le deuil de son mari, avec qui elle a passé 35 ans de sa vie.
"Malgré la douleur, je vais bien"
Entourée de sa famille pour les fêtes de Noël, la native de Grafenort a trouvé refuge dans les bras de sa petite-fille Chloé, âgée d'un an. "Avec ses yeux brillants, elle a rendu l'absence de Jacques un peu plus supportable. Pour lui, Noël avec toute la famille a toujours été très important. Mais malgré la douleur, je vais bien. Nous sommes tous en bonne santé, c'est le plus important", a d'abord confié la Suissesse.
Avant de revenir sur les circonstances de la disparition de sa moitié au lendemain de leur 32e anniversaire de mariage. "Après une semaine passée à l’hôpital, il a été admis dans l'unité de soins intensifs, intubé, puis plongé dans le coma. C'est devenu une période extrêmement difficile. Je n'ai pu lui rendre visite que trois fois au cours des six semaines d'hospitalisation. Le personnel médical a été très attentif et gentil. Il a tout essayé pour maintenir la communication entre Jacques et moi. J'ai appris sa mort par téléphone. La veille, le jour de notre anniversaire de mariage, j'ai pu lui rendre une dernière visite."
"Jacques et moi ne faisions qu'un"
Mère de trois enfants - Fabian (32 ans), Nicolas (30), et Marco (26) -, la médaillée de bronze en slalom aux Jeux olympiques de 1980 a tenu à respecter les dernières volontés de son défunt compagnon.
"Comme Jacques l'aurait souhaité, nous avons dispersé ses cendres sur le lac de la Vallée de Joux, sa maison. Aujourd'hui, je m'y rends très souvent, cela me rapproche de lui. Mais Jacques est pour moi partout où nous avons vécu quelque chose ensemble", a révélé l'ancienne star du ski alpin helvétique.
Puis de détailler à quel point son quotidien a été boulversé. "Jacques et moi ne faisions qu'un. Nous étions ensemble 24 heures sur 24, sur le plan professionnel et personnel. Maintenant, je suis seule et je dois planifier mon propre avenir. J'ai besoin de nature et d'exercice, de jogging, de vélo ou de ski de fond. Je continue mon chemin, je veux donner un sens à ma vie. Il me reste encore beaucoup de tâches à accomplir. Je veux continuer à être une bonne mère, et le rôle de grand-mère me comble entièrement."
Lauréate à deux reprises du Gros Globe de cristal (1981-82, 1983-84), Erika Hess n'a pas perdu sa passion pour le ski, son fils Marco faisant partie du cadre B de Swiss-Ski.
"Je ne l’entraîne plus, mais je tiens à continuer à organiser la 'Raiffeisen Erika Hess Open', une course de ski populaire. En dehors de cela, mes liens avec la Coupe du monde se limitent à des visites lors des courses à Wengen ou à Crans-Montana, par exemple, et à des rencontres occasionnelles avec Loïc Meillard, Luca Aerni et Tanguy Nef, qui sont de bons amis de Marco", a conclu la skieuse aux 31 victoires en Coupe du monde.