Même si seule une des trois épreuves au programme a pu être disputée durant le week-end à Lake Louise, ce lever de rideau des épreuves de vitesse permet de tirer déjà quelques enseignements, notamment sur la force des Autrichiens et les ambitions suisses. Résumé en quatre points.
Feuz rassuré
Des doutes ont pu naître au printemps concernant Beat Feuz. Au terme de la saison 2020-21, et avant de préparer la nouvelle, le Bernois de 34 ans a dû s'accorder un mois de pause inopinée en raison de sensations préoccupantes sur l'état de son genou, opéré à onze reprises. Les premiers tests de matériel, en particulier sur la piste dure de St-Moritz, avaient réveillé de désagréables sensations. Sa musculature ne semblait plus en état d'apporter le soutien suffisant pour soulager son articulation.
Le roi de la descente a pris du retard dans sa préparation. Mais cela ne l'a pas empêché, samedi dans les montagnes canadiennes, de décrocher un cinquième podium consécutif en descente avec sa 3e place. Feuz reste le pilier au sein d'une équipe de Suisse de vitesse un peu démunie, avec les absences à Lake Louise d'Urs Kryenbühl, Mauro Caviezel et Carlo Janka. Il était d'autant plus important de pouvoir compter sur Feuz.
Odermatt se rapproche encore
Marco Odermatt, 4e sur les talons de Feuz samedi, n'en finit pas d'élargir son répertoire. Cinq ans après ses débuts en Coupe du monde, trois saisons après son premier top 15 en Coupe du monde, l'ex-quadruple champion du monde juniors a posé une nouvelle pierre à son édifice. Son premier podium en descente ne semble plus qu'une question de temps. Le Nidwaldien âgé de 24 ans construit sa carrière pas à pas, lui qui avait obtenu ses premiers podiums de Coupe du monde en 2018-19, avant de fêter l'hiver suivant un premier succès en super-G pour ensuite se classer 2e au général de la Coupe du monde l'hiver dernier.
Désormais très compétitif en descente aussi, il est en train d'assembler la dernière pièce de son puzzle qui doit l'amener à la conquête du gros globe de cristal.
Sa progression est d'une grande constance: ses cinq dernières descentes se sont terminées, dans l'ordre chronologique, par une 12e place, une 10e, une 8e, une 5e et enfin ce 4e rang au Canada, sur une piste qui ne lui convenait pas particulièrement. «J'aurais pu descendre une demi-seconde plus vite», a-t-il même lancé.
L'Autriche contre-attaque
Les Autrichiens bandent leurs muscles, désireux de reprendre leur suprématie sur le ski mondial qui a duré trois décennies, avant d'être brisée par la Suisse, gagnante ces deux derniers hivers du classement des nations. Le doublé réalisé par Matthias Mayer et Vincent Kriechmayr à Lake Louise sonne comme un avertissement. L'empire autrichien contre-attaque. Le doublé autrichien de samedi avait été précédé par un autre, au slalom parallèle de Lech/Zürs (Christian Hirschbühl devant Dominik Raschner), à quoi s'ajoute la 2e place de Roland Leitinger au géant de Sölden, derrière Odermatt.
Les Autrichiens devront cependant composer avec la blessure du même Leitinger, hors circuit pour la saison (déchirure des ligaments croisés du genou), et l'absence durant plusieurs semaines du vainqueur de la Coupe du monde de slalom 2020-21 Marco Schwarz. Malgré tout, l'équipe d'Autriche masculine semble disposer d'une plus large assise que son homologue suisse. Quant à l'équipe féminine, elle paraît avoir comblé son retard avec les Suissesses. Les deux formations font quasiment jeu égal pour l'instant cet hiver.
L'ombre du virus
L'ombre du Covid-19 plane sur le circuit. Dix skieurs ont été testés «positif» à l'heure de rallier Beaver Creek (USA). Une fausse alerte, heureusement, puisque neuf de ces dix cas se sont finalement avérés «faux positif». Si les deuxièmes tests avaient confirmé les résultats des premiers, les courses de Beaver Creek seraient sans doute tombées à l'eau. Le circuit s'est fait peur.