La police norvégienne a inculpé lundi pour «corruption aggravée» l'ancien président de la Fédération internationale (IBU), le Norvégien Anders Besseberg. Ce dernier est soupçonné d'avoir couvert des cas de dopage russes en échange de faveurs.
«Il existe suffisamment de preuves pour démontrer qu'il a accepté des pots-de-vin de manière continue sur une période de dix ans», a estimé Marianne Djupesland, une responsable d'Ökokrim, branche de la police spécialisée dans les affaires économiques et environnementales.
Selon le communiqué d'Ökokrim, M. Besseberg, président de l'IBU de 1992 à 2018, a accepté «des montres, des parties de chasse et des trophées, des prostituées et une voiture en leasing» au cours de sa mandature. Ces soupçons qui portent sur des faits courant de 2009 à 2018 font écho aux conclusions d'un rapport accablant publié en janvier 2021 par une commission indépendante mise en place par l'IBU.
Le Norvégien aujourd'hui âgé de 77 ans nie toute malversation. «Besseberg affirme qu'il ne s'est jamais laissé corrompre et qu'il n'a pas essayé d'influencer le travail antidopage de l'IBU en faveur de quiconque», a affirmé son avocat, Christian Hjort, cité par l'agence norvégienne NTB.
De son côté, l'IBU a dit «prendre note» de l'inculpation de son ancien président et affirmé «travailler étroitement avec Ökokrim sur ce dossier complexe».
Intérêts russes protégés
En 2021, la commission de révision externe de l'IBU, mise en place par le Suédois Olle Dahlin qui avait succédé à M. Besseberg, avait conclu que le Norvégien avait protégé les intérêts russes durant de nombreuses années avec l'aide de sa directrice générale, l'Allemande Nicole Resch.
Basé sur des témoignages de lanceurs d'alerte, des perquisitions menées par les polices autrichienne et norvégienne, et sur un rapport de l'Agence mondiale antidopage (AMA), le document avait épinglé M. Besseberg pour avoir reçu au moins 200'000 dollars de responsables russes, avoir été convié à des parties de chasse en Russie et avoir reçu les services de prostituées.
En contrepartie, il aurait caché directement plusieurs cas de dopage et exercé un lobbying intense favorable à la Russie.