Le ski alpin peut bomber le torse à la mi-saison. Grâce à leurs excellentes performances d'ensemble, les skieuses et skieurs helvétiques poursuivent leur domination, même si l'Autriche s'est améliorée.
Lorsque la Suisse a remporté le classement des nations au détriment de l'Autriche la saison passée, c'était un peu comme de renverser Rafael Nadal sur terre battue. Parce que l'Autriche a fait sien ce classement depuis 1988!
Alors les 1038 points d'avance l'an dernier pour les Helvètes ont agi comme un tremblement de terre dans le petit monde du Cirque blanc. Et cette saison, les athlètes suisses sont repartis sur de très solides bases. Avec 5055 points, les représentants de Swiss-Ski possèdent 604 points de bonus sur les Autrichiens alors que la moitié de la saison fait désormais partie des livres d'histoire.
«Nous avons heureusement pu reprendre là où nous nous étions arrêtés l'an dernier, malgré la situation incertaine en raison du Covid, a déclaré Walter Reusser, directeur de l'alpin au sein de Swiss-Ski. Nous avons des athlètes capables de gagner, ou qui ont gagné des courses, dans toutes les disciplines.»
A l'heure de ce bilan à mi-parcours, on constate que les chiffres sont assez similaires à ceux de la saison précédente. 25 podiums en 2020/21 contre 22 l'an dernier après le même nombre de courses. Le nombre de victoires est en outre identique avec six.
Mais ce qui change c'est le nombre de points obtenu lors de chaque course. En janvier 2020, la Suisse grappillait 123 points par course. Cette année, le total est monté à 144. C'est notamment grâce aux progrès des femmes en géant et en slalom que ce total est aussi élevé.
Entré en fonctions en décembre 2019, Walter Reusser a une explication concernant cette avance: «Nous avons continué à bien travailler avec des équipes plus larges et avons atteint davantage de stabilité dans toutes les disciplines et au sein de tous les groupes. Nous avons des athlètes qui se mettent en avant partout. La «deuxième garde» fait aussi très bonne impression. De telles performances sont importantes pour la structure de l'équipe. Les athlètes établis sont également très motivés de montrer en interne qu'ils sont encore les leaders.»
S'il y a une «recette magique» pour réussir à devancer l'Autriche au classement des nations, «au moins pour le moment», c'est précisément cette force et cette densité dans toutes les disciplines, explique encore Walter Reusser: «Il y a toujours une ou un athlète qui entraîne le reste. Tout le monde se pousse mutuellement. Chaque athlète sait aussi que tout ne repose pas sur ses épaules et qu'elle ou il doit sauver la Suisse. Du coup tout le monde agit beaucoup plus calmement. Mais il ne faut pas se tromper, les Autrichiens sont presque toujours aussi bons. Il n'y a qu'en géant qu'ils connaissent encore des soucis, sinon on serait très proche.»
Et surtout, la saison est encore longue. On l'a vu avec Wengen puis Kitzbühel, la pandémie de Covid ne prend pas de vacances et ne file pas à l'anglaise. De nombreuses courses restent au programme, ainsi que les Championnats du monde à Cortina au mois de février. Mais la Suisse semble bien partie pour se maintenir au sommet et conserver son titre honorifique de meilleure nation mondiale.
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