La Suisse va commencer les championnats du monde à Nove Mesto avec l'espoir d'enfin décrocher une médaille à ce niveau. Ses principales chances reposent sur Lena Häcki-Gross, très en vue cet hiver.
L'Obwaldienne a démontré sa grande forme voici deux semaines à Anterselva, lors de la répétition générale avant les Mondiaux. Elle a signé son premier succès en Coupe du monde lors de l'épreuve individuelle avant de finir troisième de la mass-start. La Suissesse est montée à sept reprises sur le podium, dont trois fois cette saison.
Les championnats du monde de biathlon sont organisés depuis 66 ans, mais la Suisse est toujours absente du tableau des médailles. Plus de vingt pays y figurent. Durant les deux prochaines semaines en Tchéquie, les Helvètes auront l'occasion de remédier à cette situation.
La pression monte
«Oui, la pression monte. Mais c'est une belle pression», explique Lena Häcki-Gross (28 ans). «J'ai toujours eu l'ambition de me hisser dans le cercle des favorites. Le dur travail effectué a payé et cette bonne situation en représente le salaire.»
En théorie, la native d'Engelberg, qui vit en Allemagne à Ruhpolding, aura sept occasions d'écrire une page d'histoire du biathlon suisse: sprint, poursuite, individuelle, mass-start, relais mixte, relais mixte simple et relais dames. Elle ne veut pas dire dans quelle épreuve ses chances de médaille sont les plus grandes. «Il faut connaître une journée parfaite. A chaque course, entre dix et vingt filles peuvent prétendre à la victoire.»
Lena Häcki-Gross ne sait pas encore si elle s'alignera dans toutes les épreuves. Cela se décidera sur place. «Peut-être que ma forme s'améliorera au fil des courses, mais peut-être aussi que j'aurai besoin d'un jour de pause.»
Des ambitions pour Stalder
Classé quatre fois cet hiver dans le top 10, Sebastian Stalder (26 ans) affiche lui aussi certaines ambitions. Le Zurichois fait partie des tireurs les plus efficaces, tant en précision qu'en rapidité. L'épreuve individuelle, où chaque erreur sur l'un des vingt tirs entraîne une pénalité d'une minute, semble taillée pour lui.
«J'aime aussi la mass-start et la poursuite. Arriver dans un groupe au stand de tir et mettre la pression sur les autres en faisant tomber les cibles, cela me convient», dit-il.
Niklas Hartweg (23 ans) a déjà connu les joies du podium en Coupe du monde, mais c'était la saison dernière. Cet hiver, il a déjà été malade à deux reprises et n'a donc pas encore pu exploiter tout son potentiel. «Je sais que j'ai encore progressé. Je peux être dans le coup dans chaque épreuve. Peut-être que le puzzle se mettra en place juste pour ces Mondiaux», espère l'athlète d'Einsiedeln.
Il a pu très vite se concentrer à fond sur ce rendez-vous, n'ayant aucune chance en Coupe du monde en raison de ses forfaits. «Je ne ressens aucune pression. Je n'ai aucun résultat à confirmer cette saison. De plus, Sebastian a pris le relais pour emmener l'équipe», explique Hartweg.
Des espoirs en relais mixte
Chez Aita Gasparin, les rêves de podium se concentrent sur les relais. «Nous sommes assez proches des meilleures nations», estime la Grisonne. «On ne doit pas faire de magie, mais surtout montrer vraiment une bonne course», dit-elle en pensant au relais dames. Mais tout n'est pas seulement de leur ressort. «On doit spéculer sur le fait que l'une ou l'autre des grandes nations connaisse un jour sans.»
«Une médaille constituerait un jalon pour le biathlon suisse», relève Sandra Flunger, qui entraîne les filles. Son homologue masculin Remo Krug ajoute: «Nous avons des chances dans le relais mixte et le relais mixte simple.» Dans ces épreuves, la largeur du cadre compte moins, ce qui peut faire le jeu des plus petits pays. Mais d'un autre côté, cela augmente le nombre de candidats au podium.