Attendue comme la grande favorite du Super-G des Championnats du monde de Cortina, Lara Gut-Behrami n'a pas déçu. Elle s'est imposée avec 0''34 d'avance sur Corinne Suter et 0''47 sur Mikaela Shiffrin qui a commis une grosse erreur.
Et finalement tout est rentré dans l'ordre. Appelée depuis plus d'une décennie à dominer le ski alpin féminin, Lara Gut-Behrami n'avait encore jamais pu monter sur la plus haute marche du podium dans un grand rendez-vous. Trois fois argentée (2009 et 2013) et deux fois bronzée (2015 et 2017) aux Mondiaux, la Tessinoise n'avait jamais réussi à tout mettre en place le jour J.
Jeudi matin sur l'Olimpia delle Tofane, le soleil revenu inonder la piste a donc consacré celle qui a aligné quatre succès de rang dans sa discipline de prédilection. Celle qui maîtrise la position de recherche de vitesse et les courbes à haute vitesse. Celle qui a fait de son instinct une carte maîtresse lorsque seule une reconnaissance d'une heure de la piste est autorisée.
Mais à l'heure de l'interview, la Luganaise ne jubilait pas: «C'était la première fois que je ne pensais pas à la médaille d'or. Je n'ai pas oublié que cette course n'est pas la chose la plus importante, qu'une médaille d'or ne change pas ma vie et que sans elle, j'aurais été la même personne ce soir.»
Pas de fête et pas d'effusion
Il y a bien entendu eu des embrassades avec Corinne Suter et Mikaela Shiffrin, mais «LGB» n'a pas sombré dans une effusion de cinéma. Elle a intériorisé, comme pour dire à ses rivales qu'il restait encore plusieurs épreuves au programme. A commencer par la descente de samedi où elle se profile comme l'une des toutes grandes favorites, surtout depuis la blessure de Sofia Goggia.
A la question de savoir comment elle allait fêter ce premier titre mondial, Lara Gut-Behrami a fait preuve d'une maturité de championne, quitte à décevoir ceux qui imaginaient une explosion de joie et des magnums de champagne. «Ce sera sur la piste vendredi matin en prenant le départ de l'entraînement de descente», a-t-elle lâché. Au cas où l'on avait envie de la faire dévier de sa trajectoire idéale, Lara Gut-Behrami a soigneusement évité la fausse trace.
Peut-être aussi que la Tessinoise sait que sa manche victorieuse n'aurait sans doute pas suffi si Mikaela Shiffrin n'avait pas commis une immense erreur en fin de parcours. Mais au final, on sait bien que les perdants ont toujours tort. Que l'Américaine, de retour dans cette discipline après treize mois d'absence, a pris trop de risques sur sa ligne dans une course très tournante. Et dire que l'entraîneur des Italiennes voulait faciliter le travail de ses protégées... Meilleure représentante transalpine, Federica Brignone a échoué au 10e rang.
Corinne Suter radieuse
Le triomphe helvétique est presque total grâce à la 2e place de Corinne Suter. Impressionnante de régularité, la Schwytzoise prouve qu'elle est bel et bien une femme de grands rendez-vous. La détentrice du globe de la discipline s'offre une deuxième médaille d'affilée en Super-G après le bronze d'Are voici deux ans. Radieuse dans l'aire d'arrivée, Suter sera elle aussi l'une des grandes favorites de la descente.
Les deux autres Suissesses sont parvenues à se hisser dans le top 15 avec une belle 8e place pour Michelle Gisin et la 13e de Priska Nufer. Plus rapide que Petra Vlhova et Federica Brignone, l'Obwaldienne a fait le plein de confiance avant le combiné qui aura lieu lundi. Reste que compte tenu de sa course, Mikaela Shiffrin fait désormais figure de femme à battre.
L'histoire retiendra aussi que ce doublé suisse en Super-G est le premier depuis 1987 et les fameux Championnats du monde de Crans-Montana. Maria Walliser avait alors devancé Michela Figini à l'occasion du premier Super-G de l'histoire des Mondiaux.
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